Son visage n'est sur aucun tableau, sur aucune gravure, dans aucun livre d'histoire. [M.B.]
Je n'avais jamais croisé les ouvrages de Miguel Bonnefoy, mais intrigué par la quatrième de couverture, je me suis lancé dans la lecture de ce roman historique qui, rapidement, m'a captivé. Je tenais à connaître la suite de l'aventure de ce quelconque professeur de mathématiques, Augustin Mouchot, que rien ne destinait à quelque péripétie qui pourrait s'apparenter de près ou de loin avec les tribulations d'un héros ou celles d'un explorateur. Je tenais à savoir comment le parcours de vie de Mouchot aurait pu l'amener à prendre la mesure du potentiel énergétique du soleil, comment, dans un monde où le charbon était roi, il a pu concevoir des machines qui tirent leur force du soleil, comment les aléas de l'histoire ont fait en sorte que, de Mouchot, on ne retienne aujourd'hui presque rien alors que l'énergie de source renouvelable revient au devant de la scène. La plume de Bonnefoy porte bien ce projet et j'ai adoré me laisser mener par son écriture vivante lors de cette périlleuse traversée de la vie d'un inventeur méconnu.
Rien dans son profil ne rappelait la gravité de l'algèbre. Rien de savant, rien de large, rien qui révélait une forêt encore à naître. [M.B.]
[...] il était un homme de l'ombre tourné vers le soleil au milieu d'un siècle lumineux tourné vers le charbon. [M.B.]
Personne ne saisissait exactement ce que cet appareil était censé faire, ni pourquoi ce savant s'agitait avec autant de minutie, mais ils admiraient avec un respect convaincu ce petit scientifique venu de loin, héroïque dans ce rôle césarien, seul devant le soleil, grandiose dans sa tentative, si bien que, chaque fois que la chaudière augmentait sa température, une bruyante ovation éclatait dans le public. [M.B.]