mercredi 6 juillet 2022

La disparition de Perek - Hervé Le Tellier

La sueur perlait sur le front de l'adolescente qu'une tente stérile protégeait du monde extérieur. [H.L.T.]

Je ne pouvais d'aucune façon passer outre la lecture de ce roman policier si bien nommé de la série du Poulpe. Qu'Hervé Le Tellier ait osé intituler ainsi sa contribution à cette déroutante collection inaugurée par Jean-Bernard Pouy, cela me sidérait. J'ai donc plongé avec assiduité et constance dans une lecture réjouissante de cette réédition. Le plaisir ne s'est pas effrité, loin de là, lorsque je m'aperçus que la lecture philosophique imposée du protagoniste, Gabriel Lecouvreur surnommé Le Poulpe, n'était autre que la correspondance entre Stefan Zweig et Jean-Baptiste Botul. Les références et autoréférences s'alignent tout au long de ce polar pour créer un environnement qui rappelle l'intertextualité chère aux membres de l'Oulipo. Voilà donc une enquête qui se déroule dans un Paris qui s'étale autour du café-restaurant dit de spécialités régionales Au Pied de Porc à la Sainte-Scolasse, lieu culte du Poulpe et départ de l'aventure, aventure qui va du décès d'un dealer anonyme à une machination internationale. Le Poulpe, pour mener cette enquête et notre grand bonheur, regroupera une équipe improbable. J'ai passé un bon moment dans cet univers fictionnel.

Lorsqu'il se réveilla, deux heures plus tard, il était en forme et l'heure de son rendez-vous. [H.L.T.] 

- 53 jours, le nom de la librairie...
- Ah ? À cause du numéro dans la rue, et de
La Chartreuse de Parme
- Quel rapport ?
- C'est le temps qu'a mis Stendhal à l'écrire.
 [H.L.T.]

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L’anomalie

07/11/2020