dimanche 31 octobre 2021

De racines et de mots, Persistance des langues en Amérique du Nord - Sous la direction d'Émilie Guilbeault-Cayer et de Richard Migneault

La langue constitue l'une des racines culturelles d'un peuple, et les mots, eux en sont les témoins.
Richard Migneault est amoureux du genre littéraire que constitue la nouvelle et il en fait la promotion de diverses façons. S'il a, plus d'une fois, croisé le polar avec la nouvelle en regroupant des auteurs autour de divers thèmes (Crimes à la bibliothèque, Crimes à la librairie, Crimes au musée), cette fois, c'est autour de l'histoire et de la langue que se construira ce recueil né d'une rencontre avec l'historienne Émilie Guilbeault-Cayer.  

Le projet, magnifiquement réalisé, regroupe des historiennes et historiens, géographes, ethnologues, romancières et romanciers lancés dans cette entreprise d'illustrer au moyen de nouvelles la notion de persistance des langues en Amérique du Nord. La plupart de ces nouvelles se situent sur une mince frontière entre récit historique et fiction documentée. On ne reconnait pas systématiquement ce qui relève des faits ou ce qui est dû à l'imagination de l'auteur, mais cela ne constitue en rien un obstacle au plaisir de lire et de s'insérer par là dans l'histoire d'un territoire et des langues qui l'ont raconté. De la survivance du français de la Nouvelle-France via des missives recréées à la langue de l'exode et des départs, de la rencontre des langues autochtones d'hier à la résurgence des langues retrouvées, littérature et histoire font bon ménage dans ce recueil de douze nouvelles multiformes qui nous transportent dans l'univers des mots et des langues qu'il ne faut pas oublier. J'y ai puisé un véritable plaisir de lecture.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions du Septentrion pour l'envoi de ce recueil dans le cadre d'une opération "Masse Critique 100 % québécoise".

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Migneault

Richard (sous la supervision de)

Crimes à la librairie

29/07/2015


mercredi 27 octobre 2021

Le meilleur dernier roman - Claude La Charité

À 19 h 30, Henri Vernal n’était toujours pas arrivé.  [C.L.C]  

Quelle merveilleuse idée que ce « Prix Anthume du meilleur dernier roman » ! C'est une idée qui a germé chez l'un des membres du département d'études littéraires de l'Université du Québec maritime pour contrer une chute dramatique des nouveaux inscrits aux programmes offerts en littérature. Dans une autre institution que j'ai fréquentée, ces programmes de lettres auraient été inscrits sur la liste orange, dénommée ainsi en raison de la disponibilité fortuite des rames de papier lors de la première impression. 

L'essentiel du roman qu'on pourrait peut-être qualifier d'autofiction (on découvrira que le narrateur se nomme Claude) se déroule lors de réunions de l'assemblée départementale. L'auteur et son double portent là un regard cynique sur l'institution universitaire comme sur le milieu littéraire. Voilà une description pleine d'ironie et de dérision qui est plaisante à lire et on se réjouit de l'oeil désabusé et rieur qui est porté sur l'absurdité relative de certains mécanismes ostentatoires du milieu. J'ai souri et j'ai ri à plus d'un moment tout en appréciant la qualité de la plume de l'auteur.

J'attendais que l'on cite la maxime d'Henri Queuille : «Il n'est aucun problème qu'une absence prolongée de solution ne puisse résoudre.» Mais personne ne connaissait ce président du Conseil de la IVe République française. [C.L.C.]

Faisons preuve d'interdisciplinarité, voire d'intersectorialité! C'est le maître mot de la recherche universitaire de nos jours. Il était évident que désormais notre discussion allait prendre une dimension plus technique, même si certains dénoncèrent l'illusion de scientificité et d'autres, l'imposture de l'interdisciplinarité comme un arbre destiné à cacher le grand n'importe quoi de la recherche actuelle. [C.L.C.]

Après tout, la littérature n'est pas grand-chose d'autre qu'une vue de l'esprit. [C.L.C.]

Il n'est pas exagéré de dire que l'Académie Anthume valait bien l'Académie Goncourt. Même propension à parler de livres qu'on n'a pas lus ou alors pas entièrement ou trop vite, même impression exagérée d'appartenir à l'histoire, même conviction de fabriquer la postérité par l'onction d'un prix dont les voies, comme celles du Seigneur, sont impénétrables. [C.L.C.]

 

vendredi 22 octobre 2021

Le murmure des hakapiks - Roxanne Bouchard

La lame tranche la chair en lanières fine, puis en petits morceaux. [R.B.]

J'ai littéralement été happé par cette lecture policière et madelinienne qui se déroule en grande partie dans le froid du nordet des Îles-de-la-Madeleine. Ce polar québécois constitue la troisième intervention de l'enquêteur d'origine mexicaine Joaquin Moralès admirablement créé par Roxanne Bouchard. L'histoire, en deux volets, fait intervenir l'agente de Pêches et Océans Canada Simone Lord rencontrée dans La mariée de corail. Elle doit monter à bord du Jean-Mathieu qui, en partance de Cap-aux-Meules, se dirige vers une chasse au loup marin du côté de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard avec un inquiétant équipage. Simone doit, à titre d'observatrice, valider les pratiques de chasse alors que le mauvais temps monte. Parallèlement, Moralès, qui vient de retirer son alliance, prend quelques jours pour une expédition de ski de fond longeant le Saint-Laurent. Ces deux personnages, réunis en pensée, vont être précipités dans une aventure pleine de tension et d'angoisse et on vivra la chasse aux phoques d'une particulière façon. Roxanne Bouchard nous fait humer l'air du large comme le huis-clos du chalutier. J'ai adoré cette inquiétante aventure. 

Il fait si froid que tout est immobile : la glace a coincé son petit bout de plage depuis un moment et la marée, apparemment au jusant, fait ressortir  les pointes dures des blocs bleutés. Le ciel est transparent. [R.B.] 

Le vent, aux Îles-de-la-Madeleine, ne se heurte à rien. Il glisse contre les dunes, traverse les lagunes et enveloppe les gens, puis emporte avec lui le superflu du bavardage vers le large. [R.B.] 

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Bouchard

Roxanne

La mariée de corail

12/10/2020


 

mercredi 20 octobre 2021

Le vicomte pourfendu - Italo Calvino

On faisait la guerre aux Turcs. [I.C.]

J'ai savouré ce petit conte de la même façon délicieuse que les deux autres volets de la série Nos ancêtres de Calvino. Voilà un conte ancestral et moral. Une morale qui ne se prend pas la tête, mais une morale tout de même. Un conte sur les deux faces de l'être. Un conte sur les parties et le tout qui se porte mieux que l'ensemble de ses parties. [Septembre 1992]

Si, à ma première lecture, en 1992, je considérais Le vicomte pourfendu telle une oeuvre morale, je pourrais dire aujourd'hui qu'il s'agit d'un conte philosophique à la manière de Voltaire que je n'avais pas lu à l'époque. Ce vicomte, séparé en ses deux moitiés par un acte de guerre, nous expose sa double nature, son ambivalence envers le bien et le mal et les excès de l'un comme de l'autre, et cela est fait avec une plume parfois cynique parfois ironique, mais toujours merveilleusement tenue par Calvino.

Il s'agit ici d'une nouvelle traduction de cette oeuvre maintenant classique. Toutefois, il y a un tel écart de temps entre mes deux lectures que je ne peux dire en quoi la nouvelle traduction diffère de la première.

Si jamais tu deviens la moitié de toi-même, et je te le souhaite, mon garçon, tu comprendras des choses qui vont au-delà de l’intelligence commune des cerveaux entiers. Tu auras perdu la moitié de toi et du monde, mais la moitié qui te restera sera mille fois plus profonde et plus précieuse. [I.C.]

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Calvino

Italo

La journée d’un scrutateur 

17/06/2016

Calvino

Italo

Si par une nuit d’hiver un voyageur 

27/01/2016

 

mercredi 13 octobre 2021

La grande vie - Jean-Pierre Martinet

Et Madame C. se tournait alors vers moi, elle me disait qu’elle avait peur de mourir étouffée ici, dans cette loge minuscule, qui lui laissait juste la place de respirer, entre ses plantes vertes et les photos en couleur de Luis Mariano […] [J.P.M.]

La lecture de Martinet m'a été suggérée par une lectrice de la famille, lectrice que je remercie ici. J'accueille évidemment les suggestions avec bonheur même si, à cet égard, il peut m'arriver d'entretenir une attitude proche de celle qu'énonce Denis Lavant en préface de La grande vie : « Car si j’aime toujours recevoir un ouvrage inconnu, je rechigne parfois à être orienté trop ouvertement dans le choix de mes lectures. Préférant par habitude m’en remettre au hasard ou au seul ricochet poétique qui fait qu’un ouvrage en répercute d’autres et ainsi de suite comme une chambre d’écho ou un jeu de miroir, à l’infini… ».

J'avais été avisé, Martinet a une plume magnifique, mais une plume noire, une plume qui chamboule, une plume qui tourmente. Dans cette grande nouvelle, Adolphe, employé des pompes funèbres, un nain à la vie misérable, à la sexualité qui l'est tout autant, au passé familial trouble, fantasme sur les visiteuses du cimetière qu'il observe depuis son appartement. Il subit les avances de l'énorme Madame C., concierge à la sexualité insatiable qui le domine. C'est cet univers glauque que Martinet évoque en nous transposant dans la tête du narrateur, cet Adolphe qui peine à se relever et qui chemine sa vie à la limite du burlesque.

Voilà une étonnante lecture et je me promets bien d'explorer davantage l'oeuvre qui m'apparaît noire et pessimiste de Martinet.

Ma règle de conduite était simple : vivre le moins possible pour souffrir le moins possible. Pas très exaltant, peut-être, comme précepte, mais très efficace. Essayez, vous verrez. [J.P.M.] 

La vie ne m’avait jamais paru aussi lente et atroce. Terrifiante. Le ciel prenait une vilaine couleur de foie de veau avarié. [J.P.M.] 

dimanche 10 octobre 2021

Le Scribe - Célia Houdart

Les yeux du douanier restèrent un moment fixés sur les lignes du passeport qui n'étaient pas écrites en anglais. [C.H.]

À ma première visite à Paris, je déambulais dans les rues du centre de la ville impressionné par la présence de nombreuses artères portant des noms à la mémoire de mathématiciens, il semble qu'il y a près de cent voies de Paris ainsi nommées. Bien que mon voyage n'avait rien de mathématique, j'avais l'impression d'être au coeur d'une partie importante de l'histoire de la recherche en ce domaine. Peut-être que Chandra, le jeune mathématicien indien qui est le protagoniste de ce roman, se sentait-il ainsi en abordant l'Institut-Henri-Poincaré, cet antre de la recherche mathématique sur la montagne Sainte-Geneviève ?

Dans le même voyage, je ne pouvais passer outre Le Musée du Louvre. Attiré particulièrement par les antiquités égyptiennes, j'avais hâte d'être devant Le Scribe accroupi  dans lequel je me reconnaissais quelque peu en raison de mes compétences mathématiques comme mon statut de fonctionnaire ou mon intérêt pour l'histoire... J'aurais aimé l'observer autant qu'a pu le faire Chandra.

Ce roman est construit sur deux sphères, celle de Chandra à Paris qui tourne autour de l'IHP et de la Sorbonne, une sphère qu'on pourrait apparenter à un roman initiatique, celle qui fait référence parfois au monde de la recherche mathématique (et à l'incomparable collection de modèles mathématiques de l'Institut) ; et puis celle de l'univers que Chandra a quitté, à Calcutta, ses soeurs, sa famille, une usine de traitement de l'eau où son père travaille et la situation environnementale.

Au coeur du roman, dans cette tranche de vie de ce jeune mathématicien, on trouve l'écrit, le message, la trace laissée pour les générations qui viennent. J'ai aimé même si je m'attendais à un roman où l'univers mathématique serait plus présent.

- Combien de lignes de définition faut-il pour écrire la démonstration de l'intégrale de Riemann ? Il y eut un silence. Dans les premiers rangs, un étudiant répondit : 42. [C.H.]  

Chandra regardait le long des berges les canards qui dormaient au soleil. Leur tête vert émeraude ou beige tacheté de brun était enfuie dans leur plumage soyeux. Ils formaient des virgules au bord de l'eau. [C.H.]

vendredi 8 octobre 2021

Spinoza encule Hegel - Jean-Bernard Pouy

Le cadavre est au bord de la route, une de ses mains est prise dans le bitume gluant.  [J.B.P.]

Un polar déjanté où des factions philosophico-idéologiques s'affrontent dans un décor post-apocalyptique, voilà ce que nous trace Jean-Bernard Pouy, et cela de magnifique façon. Nous sommes ainsi plongés dans un univers étrange, une Phrance éclatée qui exhume les groupuscules politiques de mai 68 pour les transcender en une version à la fois punk et philosophique. On y verra la Fraction Armée Spinoziste s'en prendre aux Jeunes Hegeliens et c'est au moyen d'une improbable émission radiophonique que les défis sont lancés. C'est Julius Puesh, alias Spinoza, qui est le moteur central, le protagoniste, de cette invraisemblable fable. C'est chaussé de ses bottes de lézard mauve qu'il déambule à travers ses amours maladroites et les combats inachevés dans cette sphère où l'ordinaire est une denrée rare et la révolution permanente.  La langue de Pouy est tout à fait celle qu'il fallait pour décrire ce constant marasme éthique.

Je décidai d’attendre un peu ; regardant, vide, le paysage qui l’était aussi. [J.B.P.] 

Sur la chaussée, le va-nu-pieds me dit : — La poésie est la plus grande des stratégies !  [J.B.P.] 

Gloire à ceux qui perpétuent le degré zéro de la mythologie moderniste ! [J.B.P.] 

C’était la phase finale. Ultime. Merveilleuse. Blanche et étincelante comme le chapitre final de Gordon Pym.  [J.B.P.]

Ce n’est pas l’idéologie signifiée qui nous pousse au meurtre organisé, mais plutôt l’idéologie signifiante. Pour certains, cela dévalorise nos luttes, pour nous, c’est la seule justification. [J.B.P.]

Le grand merdier avait produit des mutations imprévisibles. [J.B.P.]

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi  :

Pouy

Jean-Bernard

La petite écuyère a cafté 

17/04/2015

Pouy

Jean-Bernard

Spinoza encule Hegel 

29/11/2015



mercredi 6 octobre 2021

Les buveurs de lait sont des mutants et autres révélations étonnantes de la biologie - Guy Drouin

Pendant des millénaires, les êtres humains ont eu recours aux mythes pour expliquer le monde qui les entourait. [G.D.]

Cet été, j'ai été confronté à cette lecture biologique, un ouvrage de vulgarisation sur l’évolution, la génétique et leurs effets parfois surprenants. J'ai lu Les buveurs de lait sont des mutants et autres révélations étonnantes de la biologie de Guy Drouin. J'y ai pris beaucoup de plaisir, un plaisir lié à la découverte, à l'apprentissage de nouvelles connaissances. C'est un ouvrage présenté comme un texte de vulgarisation teinté d'humour. Disons que l'humour est assez secondaire, mais cela n'en constitue pas l'objectif. En ce qui concerne la vulgarisation, il m'a semblé que l'auteur était parfois avare d'images pour bien faire passer ses idées et les concepts qu'il nous présente. Je suis assuré n'avoir pas été le seul à être largué dans quelques passages. Puis, bizarrement, alors que c'est un ouvrage qui porte principalement sur l'évolution et que l'auteur nous invite plus d'une fois à considérer l'aspect fondamentalement aléatoire de ce processus d'évolution, il se laisse aller dans quelques phrases, dans quelques paragraphes, à donner à l'évolution un pouvoir de décision ou un sens allant vers une fin, vers un objectif.

[L’évolution] doit procéder en modifiant ce qui existe tout en s’assurant que les changements apportés ne sont pas délétères. [G.D.]
Étant donné que cette mutation s’est produite il y a environ 30 000 ans et que le climat en Asie de l’Est était chaud et humide à cette période, il est possible qu’elle ait été sélectionnée pour mieux résister à la chaleur. [G.D.]

J'avoue que cela m'a troublé, même s'il ne s'agissait probablement que de simple abus de langage. Un texte de cette nature devrait, selon moi, faire bien attention à ne pas suggérer ce type d'idées et en revenir systématiquement au hasard et à la nécessité.

Le temps est donc venu de reléguer les réponses de nos diverses religions au statut de curiosités historiques et politiques. Ce sont des hypothèses qui ne sont pas testables, ni nécessaires. [G.D.]

vendredi 1 octobre 2021

Nueva Königsberg - Paul Vacca


Alors que les bombes soviétiques éventraient Königsberg, ils surent qu’il fallait partir. [P.V.]

Si Frédéric Pagès et l'Association des amis de Jean-Baptiste Botul nous ont fait découvrir la traduction des causeries de cet édifiant philosophe, notamment dans La vie sexuelle d'Emmanuel Kant, Paul Vacca, quant à lui, narre dans le détail cet épisode de l'histoire de la philosophie. 

Jean-Baptiste Botul, alors en France, reçoit d'un ennemi de toujours une invitation à se rendre à Nueva Königsberg, une commune paraguayenne fondée par celles et ceux qui quittèrent en 1944 la ville où Emmanuel Kant passa l'essentiel sinon la totalité de sa vie. C'est dans ce nouveau monde qu'ils instaurèrent un mode de vie inspiré ou même calqué sur l'existence de celui qui nous a livré les trois Critiques, promenades quotidiennes comprises. Si les habitudes de Kant pouvaient ici se transposer, une question demeurait, celle de la sexualité, car, à cet égard, Kant a été relativement discret. Interpelé, Botul s’engage et y entraîne un jeune zazou qui se cherche. C’est cet étonnant voyage que nous relate Vacca dans une fable philosophico-humoristique où l’œuvre et les idées d’Emmanuel Kant sont mises de l’avant pour en déceler les pensées sous-jacentes à l’égard du sujet qui intéresse les citoyennes et citoyens de Nueva Königsberg, la sexualité. Au détour, on abordera non sans verve l'éthique, la morale, le bonheur et l'amour.

Chacun gagna sa chambre aux murs safran et à la sobriété monacale : un lit, une table de chevet – avec La Critique de la raison pure dans le tiroir (et dans le texte) – et un pot de chambre en faïence.  [P.V.]

Botul est venu pour parler de la vie sexuelle d’Immanuel Kant et résoudre le problème de la communauté. En fait, les exilés ne savent pas ce qu’il faut faire sur ce plan-là. Visiblement, pour l’instant, c’est abstinence ; ce qui les rend un peu à cran.  [P.V.] 
Rompant le silence, le philosophe expliqua que ce rituel était l’exacte réplique de la fameuse promenade de Kant, celle que le philosophe exécuta chaque jour de sa vie, empruntant le même trajet. Précise au point que les habitants de Königsberg n’avaient pas besoin d’horloge lorsqu’ils le voyaient passer.  [P.V.] 

Botul saisit un bout de papier et un crayon de bois, griffonna prestement un croquis et lui tendit la feuille. On y voyait les deux îles de Königsberg – par conséquent celles de Nueva Königsberg également – reliées par les sept ponts qu’il avait pris soin de numéroter. – Voilà. L’énigme est la suivante : « Peut-on faire une promenade en parcourant chaque pont une fois et une seule ? » [P.V.]

Nous ne subissons pas la réalité, c’est nous qui la produisons.  [P.V.]

Mon nom est Botul, Jean-Baptiste Botul. [P.V.]

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Botul

Jean-Baptiste

La métaphysique du mou

16/02/2022

Botul

Jean-Baptiste

La vie sexuelle d’Emmanuel Kant

29/09/2021