vendredi 8 octobre 2021

Spinoza encule Hegel - Jean-Bernard Pouy

Le cadavre est au bord de la route, une de ses mains est prise dans le bitume gluant.  [J.B.P.]

Un polar déjanté où des factions philosophico-idéologiques s'affrontent dans un décor post-apocalyptique, voilà ce que nous trace Jean-Bernard Pouy, et cela de magnifique façon. Nous sommes ainsi plongés dans un univers étrange, une Phrance éclatée qui exhume les groupuscules politiques de mai 68 pour les transcender en une version à la fois punk et philosophique. On y verra la Fraction Armée Spinoziste s'en prendre aux Jeunes Hegeliens et c'est au moyen d'une improbable émission radiophonique que les défis sont lancés. C'est Julius Puesh, alias Spinoza, qui est le moteur central, le protagoniste, de cette invraisemblable fable. C'est chaussé de ses bottes de lézard mauve qu'il déambule à travers ses amours maladroites et les combats inachevés dans cette sphère où l'ordinaire est une denrée rare et la révolution permanente.  La langue de Pouy est tout à fait celle qu'il fallait pour décrire ce constant marasme éthique.

Je décidai d’attendre un peu ; regardant, vide, le paysage qui l’était aussi. [J.B.P.] 

Sur la chaussée, le va-nu-pieds me dit : — La poésie est la plus grande des stratégies !  [J.B.P.] 

Gloire à ceux qui perpétuent le degré zéro de la mythologie moderniste ! [J.B.P.] 

C’était la phase finale. Ultime. Merveilleuse. Blanche et étincelante comme le chapitre final de Gordon Pym.  [J.B.P.]

Ce n’est pas l’idéologie signifiée qui nous pousse au meurtre organisé, mais plutôt l’idéologie signifiante. Pour certains, cela dévalorise nos luttes, pour nous, c’est la seule justification. [J.B.P.]

Le grand merdier avait produit des mutations imprévisibles. [J.B.P.]

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