jeudi 31 août 2017

Le club des veufs noirs - Isaac Asimov


Ce soir-là, Hanley Bartram était l'invité des Veufs Noirs, qui se réunissaient chaque mois dans leur repaire tranquille... [I.A.]
Une curiosité que ce recueil de nouvelles policières d'Isaac Asimov qu'un ami m'a amené à découvrir. Eh, oui, Asimov a commis un nombre assez important de nouvelles policières. Elles étaient publiées dans différentes revues ou magazines au cours des année 70 et 80. Elles ont été regroupées en recueil. Le club des veufs noirs est le premier de cette série. Nettement inspiré de la littérature policière britannique, Asimov a conçu un cadre selon lequel un groupe d'amis partage un souper un soir par mois dans le même restaurant. Henry Jackson est alors leur serveur pour la soirée. Ce souper est l'occasion d'échanger sur divers sujets, mais une règle veut que l'un des membres du groupe invite une personne, un ami, une connaissance, qui aura pour les membres du groupe, une anecdote, un mystère, une énigme dont la recherche de résolution occupera l'essentiel des discussions de la soirée. Même si cela se passe à New York, l'atmosphère est on ne peut plus british.

J'ai aimé bien que, parfois, les énigmes soient cousues de fil blanc et que les solutions apparaissent un peu triviales. C'est le style et le cadre bien campé qui font le charme de ces nouvelles.

jeudi 24 août 2017

L'armure du Jakolass - Valérian vu par Manu Larcenet

Ô espace infini qui éblouit l'imagination du pauvre attracté terrestre...
Manu Larcenet, l'auteur, entre autres, du Combat ordinaire et du Retour à la terre, nous offre un hommage à Valérian, Laureline, Mézières et Christin. Il ne faut pas y voir une suite de la fabuleuse série, il s'agit bien d'une nouvelle interprétation du thème développé par Mézières et Christin, une relecture se situant dans l'univers imaginé par Larcenet, c'est à la limite un pastiche reconnaissant de l'original. Il faut donc accepter ce contexte et se laisser porter par l'imagination de Larcenet.

René Pérouillard, vénère l'espace, les galaxies entrelacées et les voies lactées où tous les possibles sont aventure... Il le fait savoir par sa poésie naïve à son comparse Jean-Pierre en allongeant plusieurs verres dans son bar favori. Mais, ce soir-là, à la sortie du bar, il est interpellé par Albert qui est accompagné de trois êtres particuliers, les Shingouzs. À partir de ce moment, l'univers de René, ce fumeur alcolo et bedonnant, se transforme et il revivra les aventures qui, semble-t-il, étaient les siennes lors d'une autre vie. Cet exercice de style est très bien mené par Larcenet et c'est un Valérian déjanté auquel on a droit. Je me suis donc laissé porter et j'ai aimé.

lundi 7 août 2017

Repose-toi sur moi - Serge Joncour

Avant de sonner au portail Ludovic prend toujours une grande inspiration, histoire d'accélérer son rythme cardiaque, se préparer au coup de sang ou à l'accueil glacial. [S.J.]
Joncour, celui-là même qui participe brillamment à l'émission Des papous dans la tête, nous offre ici Repose-toi sur moi, qui, tel L'écrivain national, est en quelque sorte un roman d'amour, un roman où l'élan amoureux est mis en scène dans un contexte qui ne lui est pas naturel, avec des intervenants dont les univers partagent peu de zones communes, où le choc des cultures urbaines et campagnardes est en toile de fond, l'urbain plongé dans le milieu forestier de L'écrivain national laisse place ici à un agriculteur reconverti en recouvreur de dettes trouvant mal sa place dans l'urbanité de Paris. Joncour nous guide donc vers un amour improbable entre ce recouvreur et une styliste de mode habitant l'immeuble voisin. L'auteur, par sa narration, nous fait adopter, en alternance, le regard de l'un et de l'autre et l'on voit se construire une émotion. L'évolution de ces sentiments, la naissance de cet amour, provoque chez les protagonistes des questionnements existentiels, des remises en cause, la mise en scène de leurs contradictions et de leurs peurs. C'est probablement là que ce situe le sujet principal, l'interrogation sur soi, la confiance et l'abandon.

J'aime la façon d'écrire de Serge Joncour et on se livre aisément à la lecture de ce roman plein d'humanité.
Attendre l'autre c'est déjà partager quelque chose. [S.J.]
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