Amerigo Ormea sortit à cinq heures et demie du matin. [I. C.]J'ai revécu, en lisant La journée d'un scrutateur, deux expériences passées : tout d'abord, mes années de travail à l'hôpital psychiatrique St-Jean-de-Dieu (l'actuel Institut universitaire en santé mentale de Montréal), en la Cité de Gamelin (l'hôpital et son territoire avaient statut de municipalité). La description que Calvino fait du Cottolengo de Turin m'a remis en mémoire l'architecture bizarroïde de St-Jean-de-Dieu. Le rapprochement est frappant. Mais Amerigo, le personnage central, ne voit pas que l'architecture, il rencontre aussi des êtres, les religieuses et les patients qui sont également de l'image que St-Jean-de-Dieu a imprimée dans ma mémoire.
L'institution occupait à elle seule tout un quartier; elle comprenait un ensemble d'asiles, d'hôpitaux, d'hospices, d'écoles et de couvents, presque une ville dans la ville, ceinte de murs et soumise à d'autres lois. Elle avait les contours irréguliers d'un corps qui a grandi par à-coups, au hasard des legs, constructions et initiatives; derrière les murs pointaient des toits, des clochers d'églises, des cheminées, des frondaisons; quand la rue séparait deux bâtiments, ils étaient unis par des passerelles couvertes, comme certaines vieilles bâtisses industrielles qui ont grandi en fonction des commodités bien plus que de l'esthétique, et qui sont elles aussi entourées de murs nus ou de grilles. [I. C.]
Mais, quel petit livre! J'ai été touché!
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