C'est à l'occasion de la pièce
Les diablogues au Rideau vert que j'ai pris connaissance des écrits de Roland Dubillard. Je ne savais, avant cela, rien de cet auteur. Cela aura été une agréable découverte. La lecture, postérieure à la pièce, est venue confirmer à mes yeux certains choix scénographiques de la mise en scène de Denis Marleau, notamment l'environnement vieille France bien décalée. Le texte, me semble-t-il, portait en lui ce contexte à la fois daté et hors du temps.
Ces dialogues diaboliques sont d'une tradition qui jette un regard cynique sur une certaine société qui n'est pas si désuète qu'on pourrait le croire, elle s'exprime aujourd'hui encore avec le même décalage sous d'autres formats, en d'autres lieux. Par cette mise en scène, le théâtre Ubu venait renouer, pour ma plus grande joie, avec des textes frôlant
l'absurbe* et le surréalisme ludique.
On notera à cet égard, et tout particulièrement, le fameux Lamentabile du troisième mouvement, l'Ad libitum du quatrième, et, dans ce même quatrième mouvement, la vingt-huitième double croche à partir de la droite, double croche dont Richard Wagner a dit : « J'aurais aimé l'écrire » et qui annonce curieusement Mendelssohn. [R. D.]
Mieux vaut se rincer les dents dans un verre à pied que de se rincer les pieds dans un verre à dents. [R. D.]
Alors voilà ma femme qui entre. Au premier coup d’œil, je m'aperçois qu'elle est dans tous ses états. Peut-être pas dans tous, faut pas exagérer, mais tout de même dans un nombre assez considérable d'états. [R. D.]
UN : Oui, vous verrez. Ça effraie, au début, on se dit vingt-six lettres, c'est au moins une douzaine de trop, et puis finalement, elles y passent toutes. DEUX: Reste à savoir dans quel ordre. [R. D.]
*
Tout ce que ça raconte, c'est même pas vrai, c'est pour ça que c'est absurbe. Et puis d'abord, qu'est ce qui est vraiment vrai, hein? Même l'absurbe ça existe pas, puisqu'en réalité, ça s'écrit avec un d
. [Marcel Gotlib, Rubrique-à-brac]
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