Si Maître Glockenspiel rêvait depuis longtemps d'être assassiné, l'envie n'avait jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. [P.M.]Philippe Meilleur nous offre un premier roman en forme de dystopie, une oeuvre à la frontière entre l'absurde, l'ironie et la satire. Il nous projette dans un futur où les ouvriers compressés dans des machines à pression de plus en plus performantes fournissent une sueur de qualité pour créer de la richesse, une richesse qui sert à s'offrir à qui le le peut une nouvelle personnalité, une identité originale, un nouveau soi. Il nous fait voir le pouvoir de Maître Glockenspiel, sa mégalomanie, son despotisme, sa propension à imposer sa volonté au peuple, à son peuple. Il nous entraîne dans un monde où les grandes questions politiques se règlent dans une réelle arène, là où des représentants des castes sociales s'affrontent à la lutte selon un scénario préétabli comme le veut la tradition de ce type de match et où le résultat est invariablement celui que Maître Glockenspiel met de l'avant après avoir consulté l'Oracle.
Mais cet ordre des choses est en péril, l'Oracle est en perdition. Une révolution est en marche, un nouvel équilibre se cherche.
Cette fable un peu gauche fait sourire, mais on comprend que l'auteur a voulu réagir à la société dans laquelle il vit et ce monde de Glockenspiel est d'une certaine façon le nôtre reflété dans un miroir qui en altère les limites et le grossit quelque peu.
Il a obtenu le prix Robert-Cliche du premier roman en 2017.