L’eau montait dans la cave, et en attendant le plombier j’avais remonté à l’étage quelques boîtes de carton vulnérables, qui avaient été autrefois empilées à même le sol. [D. T.]
C’est, en partie, à haute voix que j’ai lu La raison vient à Carolus. Il me semble que cela m’a permis d’apprécier de façon encore plus significative la magnifique écriture de Turgeon. Le narrateur, au hasard d’un dégât d’eau, découvre, redécouvre et explore un ensemble de boîtes qui lui viennent directement de l’enfance, de la mémoire et d’un ami aujourd’hui disparu, Carolus. Mais, ce mystérieux et solitaire ami, ne serait-ce pas une part de lui-même, une zone de son enfance qu’il aurait voulu remiser dans quelques interstices à l’abri du souvenir. Ce Carolus, double de lui-même, a laissé des traces écrites à la manière d’un journal multiforme et ce sont ces pistes que suit le narrateur dans le dédale de ses remembrances, qui lui font revivre des épisodes de vie à la manière des madeleines d'un certain Proust.
[…] jouer était, semble-t-il, notre occupation principale, ou plutôt non, pas forcément notre occupation principale, mais notre façon maîtresse d’appréhender le monde, notre premier point d’ancrage dans la réalité. [D.T.]
Carolus et moi, nous tenions têtes aux assauts du monde. Nous refusions que la cruauté et l’abjection dictassent le cours des choses. Nous bâtissions contre leur joug des abris faits de mots et de dessins […]. [D.T.]
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