mardi 29 juillet 2025

Un automne rouge et noir - Marc Ménard

Lorsque j'ouvre les yeux, le son régulier d'une goutte qui frappe l'émail du lavabo m'indique que je suis seul. [M.M.]

Montréal 1936. Montréal, avant la Seconde Guerre. Montréal, encore blessée par la crise économique. Un Montréal du chômage, des quartiers ouvriers et de la recherche de combines pour s'en sortir. C'est ce Montréal que Marc Ménard met en scène pour ce roman réaliste ancré dans le Faubourg à m'lasse, décor dans lequel Stanislas, âgé de 18 ans, tente de survivre avec sa mère et sa sœur alors que son père est décédé et qu'il se retrouve chef de famille et sans emploi. Confronté à ses responsabilités dans un milieu hostile, confronté à ses rêves, à ses réflexions politiques et morales, il navigue à vue dans ce terreau propice au développement d'idées qui proposent des voies sociales divergentes. Entre les tractations mafieuses, les discours antisémites du Parti national social chrétien d'Adrien Arcand et les espoirs communistes qui s'inscrivent dans l'organisation du mouvement ouvrier, Stan tente de s'élever en lisant les ouvrages qu'Alice, la jeune libraire d'une librairie marxiste, lui refile ou en peaufinant son éducation politique lors de soirées de discussions avec un vieil anarchiste. Un automne rouge et noir qui raconte ainsi l'histoire de Stan, son évolution et la construction de son identité à travers ses expériences, pourrait être considéré comme un roman d'apprentissage, apprentissage qui se déroule sur une période courte, mais intense. La qualité de la reconstitution historique de cette période, où l'horizon était obstrué, est remarquable.

L'oncle Arthur se définit comme un anarcho-syndicaliste. Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, mais ce qui est clair, c'est qu'il déteste les capitalistes, les patrons et, plus encore peut-être, les stalinistes. [M.M.]

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