On s’en veut quelquefois de sortir de son bain. [J.E.]
Maurice Ravel sort de son bain, c'est en quelque sorte sa naissance adulte et le début d'une fiction biographique qui s'émancipe des normes à la manière de Jean Echenoz. L'écriture minimaliste, près du quotidien, près de la vie, sert le projet d'Echenoz et permet d'établir une narration des dix dernières années du parcours de Ravel, mais surtout de livrer un roman à propos d'un dandy solitaire, inquiet, fragile. De sa traversée sur le France vers les États-Unis, où il accomplira une tournée échevelée jusqu'à ses derniers moments après un malheureux accident, en passant par sa composition du Concerto pour la main gauche, dédié à Paul Wittgenstein, ou sa lutte contre l'insomnie dans sa résidence de Montfort-l'Amaury, qui est régulièrement survolée par des bandes d'oiseaux, Echenoz nous fait participer à des moments du parcours de Ravel. Cela se déroule à la fin des années 1920, qui voient naître de nouveaux mouvements culturels, tel le jazz ou les surréalistes, Echenoz n'en fait pas abstraction, même si l'essentiel de ce roman s'intéresse à l'intimité de ce grand compositeur. En sa compagnie, j'aurai passé un très bon moment de lecture.
Le ciel pur contient un soleil glacé. [J.E.]
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