dimanche 14 avril 2019

En toute reconnaissance, Carnet de citations plutôt littéraires - Gilles Archambault

Il m'est arrivé de placer un exergue au début d'un chapitre, d'une nouvelle, voire d'un roman. [G.A.]
Je connais bien quelqu'un qui a cette habitude de collecter sinon de collectionner des citations. Dans un temps, ce n'était que les premières (et parfois dernières) phrases d'un roman, d'une nouvelle. Et puis, pour souvenir, ce fut quelques phrases bien tournées, quelques phrases qui réveillaient chez le lecteur qu'il était et qu'il est encore un sentiment de bonheur, la vue d'une lumière éclairant le ciel, une parcelle d'espoir, un rayon de chant d'oiseaux, une couleur subtile, une caractéristique qui donne à penser, un élément avec lequel une certaine concordance d'ondes génère une sympathie qu'on ne peut réfuter, et puis, parfois, un sentiment d'envie d'avoir voulu être l'auteur de l'extrait. D'autres fois, c'est une phrase, une formule, qu'on considère, au moment précis où on la met en évidence, comme distinctive de l'auteur ou du texte dont on l'a tiré.
Charles Dantzig a raison d'indiquer dans son Dictionnaire égoïste de la littérature française, à l'article «Citation», qu'une phrase extraite d'un roman ou d'un essai n'apporte en rien une véritable connaissance d'une oeuvre. À peine une indication, une invite, un rappel. [G.A.]
... je serais porté à croire que la citation en dit davantage sur le lecteur que sur l'écrivain.  [G.A.]
N'est-ce pas le lecteur qui a choisi d'extraire cette citation parmi toutes les phrases énoncées par l'auteur? Je serais bien en mal de penser pouvoir, tel Archambault, créer un carnet publiable des citations que j'ai collectées. Il a, pour sa part, un passé de lecteur d'une richesse telle que ce regroupement, ce répertoire de fragments de lectures devient un peu une histoire du lecteur qu'il a été et qu'il est encore et sa publication nous ouvre une fenêtre sur cette intimité qu'il a pu entretenir avec des idées, avec des auteurs, avec des livres.

Borges n'a-t-il pas écrit : Que d'autres se flattent des livres qu'ils ont écrits, moi, je suis fier de ceux que j'ai lus.
Un écrivain qui ne sait pas lire est la plupart du temps un voyageur qui ignore sa destination. Et qui ne sait pas que des devanciers ont dessiné depuis longtemps les routes qu’il emprunte en toute candeur. [G.A.]
Quant à l’enseignement que fournirait l’accumulation des années, je n’y vois qu’un leurre, assez semblable aux balivernes des religions. [G.A.]
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