Au moment où commence cette histoire, Irénée Manche vient d’entendre, au loin, la sonnerie de sa porte. [D.T.]
Comment qualifier ce roman qui prend pour socle la littérature et l'écriture, dont le décor n'est autre que le monde littéraire et ses acteurs, où le lecteur est invité à assister à la fabrication même du roman en se faufilant dans des recoins dont on ne sait s'ils appartiennent à l'histoire principale ou à l'une de ses multiples branches ? Est-ce un roman à tiroirs ou un roman à clef, une aventure littéraire ou l'exercice d'un déploiement des potentialités narratives ? C'est, selon moi, quelle que soit la catégorie officielle dans laquelle on tenterait de le classer, un roman où l'invention est en première place, où le lecteur, bien volontaire, se laisse bousculer de belle façon, avec une intelligente plume qui manie à merveille les pleins et les déliés.
J'ai aimé m'aventurer dans le labyrinthe construit pour ces personnages issus du monde de l'édition, de salons du livre ou de rencontres d'auteurs. J'ai assisté heureux à cet amour naissant entre un ex-philosophe maladroit et une mystérieuse chanteuse. Dans cette mise en abyme que constitue Les bases secrètes, je me suis guidé du mieux que je pouvais à l'aide de la carte que m'offrait l'auteur et j'en sors riche d'un nouveau voyage.
Il est remarquable, constate Irénée, que la carte parvienne, sur une superficie comparativement limitée à suggérer toute la complexité du monde représenté; un état de l’univers dépourvu de sens, de finalité, mais pourtant riche de formes et de potentiel; un espace de narration infini au sein duquel toutes les routes se valent. La cartographie, conclut-il avec joie dans le soir qui s’installe, ouvre à un monde plus vaste que le monde lui-même. [D.T.]
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