« La neige tombe pus, è pousse. » [S.L.]
Simon Leduc, par ce premier roman, nous livre une multitude de regards, parfois désabusés, parfois amusés, sur des habitants trop souvent ignorés de l'est du bas de la ville de Montréal. Il nous raconte par des événements choc l'émergence d'un projet révolutionnaire, à la fois anarchiste et nihiliste. C'est, entre autres, par les expériences de vie d'Arthur, ce petit garçon de 10 ans, que nous nous insérerons dans une école désaffectée, foyer du mouvement, pour voir comment s'organise un certain idéal libertaire. L'évasion d'Arthur ou La commune d'Hochelaga est une oeuvre construite tel un roman choral, les chapitres sont tour à tour rédigés selon les perspectives des divers acteurs: Arthur, ses parents dépassés, les bums de l'école, des policiers... Cela donne lieu à plusieurs niveaux de langage, à des sections écrites à la première personne (pas toujours la même) ou encore par un narrateur externe. Nous sommes face à une fresque qui s'inscrit dans l'hyperréalisme ou le dépasse carrément pour s'aventurer dans le merveilleux à la manière d'un conte. Cela peut être déstabilisant. Toutefois, on gagne à se laisser porter par l'histoire et à vivre un moment avec cette bande de personnages brisés et amochés, mais toujours vivants.
Oh non! Dis-nous pas qu'il a fallu. Pas ce verbe-là. Falloir. Ça se dit même pas à la première personne. Je faux. Nous fallons. C'est presque plus du français. Pis l'impersonnel, c'est contre-révolutionnaire. [S.L.]
C'est peut-être ce qu'il y a de plus beau à la commune, son secret le mieux gardé : l'annexion du fleuve à son vaste territoire de rêve. [S.L.]
Arthur n'est pas une boule qui gigote, c'est une ombre dont l'innocence s'échappe. [S.L.]
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