samedi 8 novembre 2014

Maus - Art Spiegelman


J'allai voir mon père à Regi Park. [A.S.]
Art Spiegelman signe ici une oeuvre majeure reconnue comme telle depuis longtemps, mais je ne sais pour quelle raison, elle ne s'était pas glissée dans mes lectures. C'est le hasard des rencontres d'amateurs de bd par personnes interposées qui m'aura remis entre les mains un exemplaire de Maus. Ce récit personnel de la relation de l'auteur avec son père et de l'expérience de celui-ci dans la Pologne sous contrôle nazi qui aura pris des années à mettre en forme n'a été que quelques jours sur ma table de lecture tant j'y revenais intensivement, mais son impact laissera une trace sans équivoque dans la trame de mes contacts avec la bd. Cela me réconcilie également avec la bd américaine que je méconnais malheureusement.

samedi 11 octobre 2014

Petits suicides entre amis - Arto Paasilinna

Les plus redoutables ennemis des Finlandais sont la mélancolie, la tristesse, l'apathie. [A.P.]

Les critiques de Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire faisaient parfois référence à l'auteur finlandais Arto Paasilinna et j'avais déjà croisé ce nom au fil de mes lectures. J'étais intrigué et j'ai voulu assouvir ma curiosité. C'est donc ainsi et un peu par le hasard de la disponibilité du titre que j'ai ouvert Petits suicides entre amis.
On entre ici dans un roman-route (road novel) qui pour un lecteur québécois possède les attraits d'un certain dépaysement, l'essentiel du parcours se déroulant en Finlande. Deux êtres déçus de la vie (un entrepreneur spécialiste de la faillite et un colonel veuf inconsolable) se croisent au moment où ils comptaient mettre fin à leurs jours. Ils échafaudent un projet qui deviendra le coeur de ce périple. Ils mettent en place un groupe d'entraide constitué de suicidaires potentiels qui amorceront une démarche itinérante vers le lieu idéal pour un suicide collectif.
SONGEZ-VOUS AU SUICIDE ? Pas de panique, vous n'êtes pas seul. Nous sommes plusieurs à partager les mêmes idées, et même un début d'expérience. Écrivez-nous en exposant brièvement votre situation, peut-être pourrons-nous vous aider. Joignez vos nom et adresse, nous vous contacterons. Toutes les informations recueillies seront considérées comme strictement confidentielles et ne seront communiquées à aucun tiers. Pas sérieux s'abstenir. Veuillez adresser vos réponses Poste restante, Bureau central de Helsinki, nom de code " Essayons ensemble ". [A.P.]
C'est ainsi que cet équipage inhabituel parcourra la Finlande et l'Europe dans un car flamboyant pour une quête inavouable, un voyage qui sera tout sauf tragique. On l'accompagne du Cap Nord à Sagres au Portugal et ce n'est pas dans la tristesse. 
Ne cherchons pas ici le roman profond qui fait réfléchir sur la vie, le monde, la société, mais plutôt un roman-route qui nous extrait de notre quotidien le temps de faire plusieurs sourires bien sentis.

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Paasilinna
Arto
Le lièvre de Vatanen 

dimanche 31 août 2014

Monsieur Ho - Max Férandon

Le jour entrait dans une nuit à court d'arguments. [M.F.]
Est-ce un roman, une fable, un conte? Tenter de classifier Monsieur Ho n'est pas chose facile. Est-ce qu'on peut dire qu'il s'agit d'un roman de voyage, du parcours initiatique d'un recenseur dans un "pays pluriel", de la traversée exploratoire de soi-même vers ses racines inavouées, d'un conte à tiroirs ou d'une fable sur l'identité dans un monde où elle ne trouve plus sa place? Chaque lecteur y verra une part de soi et s'en dressera une scénographie propre, la classification est-elle ici nécessaire?
Monsieur Ho est irrésistible par sa façon si chinoise de présenter ce périple dans l'empire du milieu, par son regard sur les gens qui le peuple, par sa description si réservée de leurs coutumes.
On ne sait comment classifier Monsieur Ho sinon dans la catégorie des lectures que j'ai apprécié.
Lui, le citadin aux ourlets tombants et aux chaussures soyeuses, le démographe sismographe, l'embrasseur de pluriel et de solitude, examinait pour la première fois de sa vie une réelle possibilité de quitter la planète et de rester sur sa Lune. [M.F.]




mardi 12 août 2014

L'idole - Serge Joncour

J'ai compris que j'étais devenu célèbre le jour où Naomi Machin s'est retournée sur moi dans la rue. [S.J.]

Je connais Serge Joncour par sa voix aux Papous et par ses quelques tweets inspirés. Je n'avais jamais lu l'un de ses romans et puis, il y a eu celui-ci offert sur une table de mise en valeur chez mon libraire d'occasion. Je n'ai pas été long à convaincre que j'avais là l'opportunité de me confronter à une écriture moins brève de Joncour.
Je n'ai pas été déçu. L'idole offre un regard aiguisé et moqueur sur certains aspects de notre société où la pipolisation ou vedettisation fait office d'interface entre la star et la plèbe. Georges Frangin, chômeur lamda, se voit ici projeté à l'avant-scène de la célébrité sans en connaître la raison. Il explorera, et nous l'accompagnant, les détours et les dérives de cette célébrité en jetant des questionnements sur certains événements de sa vie antérieure, aucun de ceux-ci n'anticipant cela. Dans la tête de Georges, nous vivons ses émois comme nous vivions ceux de Monsieur Palomar. L'humour retenu et parfois noir de Joncour contribue à l'agrément de lecture de ce court roman sociologique.
Avoir la parole, c'est avant tout trouver quelque chose à dire. [S.J.]
Dites-vous que le procédé de la littérature est tout ce qu'il y a de complexe, entre ce que la télé dit d'un livre, ce que le lecteur en comprend, et ce que l'auteur a voulu dire, il y a des déperditions terribles, ça confine toujours au malentendu, c'est pourquoi il vaut mieux partir sur une idée simple, si possible une idée de départ. [S.J.]
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dimanche 3 août 2014

Liliane est au lycée - Normand Baillargeon


Est-il indispensable d'être cultivé?
Normand Baillargeon signe avec ce petit essai un texte revendiquant une véritable idée de culture générale qui puisse vivre et s'incarner pour devenir le terreau de l'émancipation individuelle et de la transformation sociale. Il renoue ainsi avec une tradition radicale des anarchistes et des anarcho-syndicalistes de la fin du XIXe siècle.
Il s'agirait donc, si je comprends bien, de me donner une culture générale. [N.B.]
Si, dans un premier temps, il est le critique d'une certaine conception de ce qu'on appelle culture générale, il est le premier à en faire la promotion si l'on réussit à ouvrir notre vision de celle-ci afin qu'elle échappe à certaines des objections qu'il avait lui-même identifiées. Si, parfois, les arguments tournent un peu court, le format de la collection joue peut-être ici un rôle, Baillargeon nous entraîne efficacement dans une réflexion délicate sur le thème de la culture générale. Il ne tente pas de dresser la liste des éléments d'une telle culture, mais il formule un certain nombre de guides à son égard : importance de la littératie scientifique, une place de choix pour des mathématiques citoyennes, une approche historique des concepts, une confrontation aux méthodes et théories de la philosophie.
Il est malheureux que je n'y aie pas trouvé le style clair habituel de l'auteur, certaines phrases s'embourbent et on perd le fil. Cependant, les idées émises dans ce recueil méritent qu'on s'y attarde plus d'une fois.

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Légendes pédagogiques : l’autodéfense intellectuelle en éducation 

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Parlons philosophie

28/08/2024