samedi 24 septembre 2016

L'année la plus longue - Daniel Grenier

C'était une silhouette. On l'apercevait de dos. Il s'est assis sur une pierre en retrait de la route pour enlever un caillou de sa botte gauche. [D. G.]
Épopée, conte, saga, récit américain, est-on devant une certaine histoire de l'Amérique? Ou, est-ce que ce serait des histoires dans l'Amérique? Comment décrire sans la réduire cette oeuvre particulière dans le panorama littéraire québécois? Je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il s'agit là d'un roman historique selon les codes généralement admis. À mon avis, c'est surtout un roman où l'imaginaire croise l'histoire à plus d'un moment. Thomas, comme son aïeul Aimé, est né un 29 février. Cela fait de lui un leaper, un membre de l'ordre des twentyniners. Mais a-t-il comme son ancêtre la particularité de ne vieillir que tous les quatre ans?

Les aventures d'Aimé au travers trois siècles de développement de l'Amérique du Nord, entre le Canada et les États-Unis, nous feront visiter ou revisiter des événements historiques comme des moments intimes de la longue vie de celui qu'on accompagne ou qu'on suit à travers les recherches d'Albert, le père de Thomas. Ce sera, notamment, des batailles appartenant à la Guerre de Sécession, des faits de la conquête britannique du Canada, des instants du déplacement des Amérindiens, un trafic d'armes en faveur des patriotes, un trafic d'alcool lors de la Prohibition, c'est aussi un certain Québec d'hier et d'aujourd'hui, de Montréal à Sainte-Anne-des-Monts.
[...] est-ce possible d'avoir été conscient de toutes ces choses, d'avoir été témoin de toutes ces vies, et de ne pas avoir eu de rôle à jouer dans leur avènement? [D. G.]
Afin de retracer son histoire et de lui conférer un minimum de linéarité, il faudra parfois privilégier une piste au détriment d'une autre, en gardant en tête la possibilité que des erreurs factuelles se soient glissées ici et là. L'honnêteté intellectuelle et le respect des sources nous obligent à ne jamais perdre de vue l'éventuelle incompatibilité entre l'horizon d'attente du conteur et la rigueur de sa démarche. [D.G.]
J'ai lu L'année la plus longue après avoir récemment terminé Elles ont fait l'Amérique de Serge Bouchard et de Marie-Christine Lévesque. Ce sont deux écrits distincts qui nous font prendre conscience de façon évidente de toute l'américanité du Québec.
L'année dernière il avait vu la comète, fidèle au rendez-vous, il y pensait beaucoup depuis, à elle et à lui, à leurs points communs. [D. G.]
_________________________

De Daniel Grenier, j'avais lu et commenté :

Grenier
Daniel
La solitude de l’écrivain de fond, Notes sur Wright Morris et l’art de la fiction
Grenier
Daniel
Malgré tout on rit à Saint-Henri

Aucun commentaire: