C’est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d’ordinaire rien n’advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux événements qui, pris séparément, ne présentaient guère d’intérêt, et qui, considérés ensemble, n’avaient malheureusement aucun rapport entre eux. [J.P.T.]
Selon ses propres termes, Jean-Philippe Toussaint s’engage dans une forme d’écriture qu'il qualifie de littérature infinitésimaliste. On trouve dans ses romans les deux extrêmes, de l'infiniment petit, de l'infraordinaire dirait Perec, du banal, des descriptions minutieuses d'actions insignifiantes dans un décor minimaliste; mais aussi, de l'infiniment grand par la réflexion que la lecture génère, par une écriture quasi philosophique posant un regard analytique sur la pensée, s'ouvrant sur la mélancolie du passage du temps, exprimant dans un langage presque poétique toute l'angoisse du moment. J'aime l'écriture de Jean-Philippe Toussaint, j'aime me laisser porter par ses élans volubiles dans des parcours se situant entre le réel et l'imaginaire sans savoir où cela me mènera. Je termine un roman de Toussaint en ayant le sentiment d'avoir réalisé un beau voyage.
[...] mieux vaut laisser la pensée vaquer en paix à ses sereines occupations et, faisant mine de s’en désintéresser, se laisser doucement bercer par son murmure pour tendre sans bruit vers la connaissance de ce qui est. [J.P.T.]
Car qu’est-ce que penser — si ce n’est à autre chose ? C’est le cours qui est beau, oui, c’est le cours, et son murmure qui chemine hors du boucan du monde. [J.P.T.]
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