Marieke Van Verden, quarante et un ans, accouche, le visage déformé par la douleur, elle pousse en hurlant. Frédérick Limoges, trente-neuf ans, l'encourage en lui épongeant le front. Il est dépassé, par les événements. [B.]J'ai eu de la difficulté à lire Naufrage. Non par le style ni par l'écriture, qui coule très bien et qui a la simplicité que certains écrivains de Québec que j'aime bien sont capables d'atteindre. Naufrage, je l'ai perçu tel un drame en plusieurs stades. Le premier, celui de la déchéance dans le travail, de la dérive sur une tablette des archives, bien que supportable, décrit bien ce que plusieurs fonctionnaires vivent quotidiennement dans le marasme de la logique uniquement bureaucratique de décisions discrétionnaires et ministérielles sans fondement.
Puis, j'ai vu venir le second drame, l'ultime. J'ai posé les freins à ma lecture. Je n'étais pas prêt à affronter la suite. La couverture de Naufrage m'a interpellé pendant quelque trois semaines avant que j'accepte de poursuivre.
J'ai alors accompagné Frédérick dans ce qui le détruira complètement, dans sa culpabilité, dans les accusations qui lui sont portées et qu'il s'afflige, dans son couple qui ne peut survivre, dans son être qu'il n'est plus en mesure de contempler.
Je m'endors dans ma tanière, avec un Traité de sémantique appliquée à la gouvernance organisationnelle en guise d'oreiller. [B.]J'ai bien fait de terminer cette lecture, l'imagination qu'elle comporte confère au drame une touche de vie inventée, mais de vie tout de même.
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