À la mort de son père, lui-même exilé, Dany Laferrière sent le profond besoin d'effectuer un retour en l'île qui l'a vu naître, en l'île qu'il a quittée pour le Nord où il se réfugie maintenant. Il effectue un retour poétique tel Aimé Césaire dans Cahier d'un retour au pays natal. Mais le vers libre, le haïku et la prose poétique de Laferrière expriment la redécouverte d'un monde de souvenirs, l'expression d'un haïtien qui se remémore, en sachant dire ses mots à ceux du Nord, car il en connait la forme, car il en connait les repères. L'oeil de Laferrière est celui d'un expatrié qui renoue avec son passé, qui renoue avec sa famille toujours marquée par le départ du père, mais c'est aussi celui qui découvre où en est son coin d'île à la suite de régimes sans morale, ce coin d'île qui se vit dans l'expression vaudou, ce coin d'île qui se meurt, mais qui se dit toujours en vers. Je crois que L'énigme du retour mérite d'être lu plus d'une fois pour se dégager de l'anecdote et apprécier ce qu'il recèle d'universel, non pas que je doute de son efficacité, mais son monde est autre et on peut avoir besoin d'une deuxième lecture pour se faire à cette altérité.La nouvelle coupe la nuit en deux.
L'appel téléphonique fatal
que tout homme d'âge mûr
reçoit un jour.
Mon père vient de mourir. (D.L.)
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