samedi 11 avril 2009

The Street, by Mordecai Richler

Comme certains d'entre vous le savent peut-être, je n'ai jamais autant lu en anglais que depuis que je suis en France. En partie pour ne pas oublier un élément que j'adore de Montréal, sa bilingualité. Et aussi parce j'ai la chance d'être fourni en matière première par la plus grande anglophile de Bordeaux (Françoise). Et pendant notre (court) séjour à Montréal, j'avais envie d'un petit pont vers cette autre culture qui fait aussi partie de moi. J'ai donc ramené The Street, dont l'auteur n'a plus besoin d'être présenté, et j'ai été délicieusement surpris par son contenu : une description pleine d'humour du ghetto juif du Mile-End dans les années 40, vu de l'intérieur, faite de petites histoires nostalgiques, de drames adolescents et d'auto-dérision.

Et ça éclaire pour moi les relations entre les communautés anglo, franco et juive de cette époque, quand un garçon, fan de Maurice Richard, explique que "if the Montreal Canadiens won the Stanley Cup it would infuriate the WASPs in Toronto, and as long as the English and French were going at each other they left us alone: ergo, it was good for the Jews if the Canadiens won the Stanley Cup." Et les stéréotypes croisés sur le pea-soup, un moron mâcheux de gomme, et sur le juif de St-Urbain, qui contrôle le marché noir et qui est secrètement riche comme crésus, sont méchants et délicieux, alors qu'au fond, explique Mordecai à propos de ses ennemis les French Canadians, "like us, they were poor and coarse with large families and spoke English badly."

1 commentaire:

Jean-Luc Raymond a dit...

Le directeur des études me demanda pourquoi je voulais aller à l’université.
C’est la première phrase de la traduction.
Je lisais le commentaire d’Alexandre et je me disais que cela ressemblait beaucoup à ce que j’avais lu de Mordecai Richler. En effet, Rue St-Urbain est la traduction de The Street. Voici ce que j’en disais, en 2005, après en avoir terminé la lecture : J’espérais et j’appréhendais tout à la fois cette lecture, le regard d’un anglophone d’origine juive sur ma ville, un regard autre, une ville autre, celle que j’habite pourtant maintenant à l’ouest de St-Laurent.
Alexandre résume bien l’atmosphère et cela donne le goût de s’attaquer au classique L’apprentissage de Duddy Kravitz.