Chacun préfère savoir quand il est né, tant que c'est possible. On aime mieux être au courant de l’instant chiffré où ça démarre, où les affaires commencent avec l’air, la lumière, la perspective, les nuits et les déboires, les plaisirs et les jours. [J.E.]
Jean Echenoz réitère sa formule de roman construit sur des vies revisitées. Après Ravel et Courir (sur Zatopek), il s'inspire de Nikola Tesla qu'il réinterprète sous le nom de Gregor. Est-ce pour se donner la distance nécessaire pour entrecroiser l'imaginaire et le réel ? Est-ce parce que Tesla, dans la culture populaire, a des contours moins marqués ? Peu importe, le Gregor d'Echenoz empruntera, depuis sa naissance, un soir d'orage, jusqu'à ses succès d'inventions électriques, en passant par ses goûts vestimentaires et sa passion pour les pigeons, le parcours sinueux de Tesla. Comme lui, bien qu'il fût l'inventeur du courant alternatif pour le transport d'énergie, qu'il ait travaillé sur les communications et le transport d'énergie sans fil, sur les bases de l'automation et de la radiocommande, il a échappé à la gloire et s'est fait voler plein d'idées, notamment par Edison. Echenoz ne fait toutefois pas de Tesla un portrait idéalisé. On trouve plutôt un personnage solitaire, un génie quelque peu antipathique, mais la manière qu'a Echenoz de le décrire vaut le détour.
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