dimanche 23 janvier 2022

Le portrait de Dorian Gray - Oscar Wilde

Un artiste est un créateur de belles choses. [O.W.]

Un classique anglais, s'il en est. Depuis longtemps, je repoussais, je ne sais pourquoi, le projet de lire Le portrait de Dorian Gray. Le moment était venu, une impulsion a fait que je me plonge dans cet univers étrange, qui, par certains côtés, peut rappeler les univers qu'Edgar Allan Poe développe dans ses contes et ses histoires. C'est à l'adolescence que je découvrais Poe et j'étais fasciné par les mondes qu'il créait. Le portrait ovale fait partie de ces contes qui peuvent avoir laissé une certaine trace sur l'oeuvre de Wilde qui reconnaissait bien cette influence parmi d'autres. 

On a donc ici ce que d'aucuns pourrait appeler un conte philosophique. Il traite d'esthétique, de dandysme, d'hédonisme, de morale et de décadence. À l'époque, cela fit scandale. Aujourd'hui, cela demeure un témoin d'une période révolue. La forme utilisée par Wilde relève du roman fantastique, mais cela demeure tout de même au second plan.  La relation qu'entretient le jeune Dorian Gray avec son image bien sûr, mais aussi avec les personnages de Lord Henry et du peintre Basil Hallward, est au coeur de ce roman datant de l'époque victorienne. On se laisse facilement engager dans le tableau de ce monde étrange où la société avait des codes qui ne sont plus les nôtres, où le dandysme s'affichait pour contrer le conservatisme ambiant, où parallèlement on se permettait les réflexions les plus libres sur l'art et la réalité.

- Était-ce un paradoxe, demanda Mr Erskine. Je ne le crois pas. C'est possible, mais le chemin du paradoxe est celui de la vérité. Pour éprouver la réalité il faut la voir sur la corde raide. Quand les vérités deviennent des acrobates nous pouvons les juger. [O.W.]

[...] nous avons perdu la faculté de donner de jolis noms aux objets. Les noms sont tout. Je ne me dispute jamais au sujet des faits ; mon unique querelle est sur les mots :  c'est pourquoi je hais le réalisme vulgaire en littérature. L'homme qui appellerait une bêche, une bêche, devrait être forcé d'en porter une ; c'est la seule chose qui lui conviendrait... [O.W.]

Mais un ton de couleur entrevu dans la chambre, un ciel matinal, un certain parfum que vous avez aimé et qui vous apporte de subtiles ressouvenances, un vers d'un poème oublié qui vous revient en mémoire, une phrase musicale que vous ne jouez plus, c'est de tout cela, Dorian, je vous assure que dépend notre existence. [O.W.]




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