vendredi 24 janvier 2020

Civilizations - Laurent Binet


Il y avait une femme qui s’appelait Aude la Très-Sage, fille de Ketill au nez plat, qui avait été reine. [L.B.]
Merveilleuse uchronie que cette saga où les vikings puis, plus tard, Christophe Colomb, livrent aux Skraelings, ou à ceux qu'ils considèrent être des habitants du Vinland ou du Groenland, les outils et les connaissances pour que l'Inca considère un voyage vers un nouveau monde au-delà d'une mer sans fin et que, de Quito en passant par Cuba, Atahualpa découvre les pays du Levant en débutant par Lisbonne au lendemain du tremblement de terre de 1531.

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais la geste des hommes est un fleuve dont personne, hormis Le Soleil s’il venait à s’éteindre, ne saurait interrompre le cours. [L.B.] 
Atahualpa, l’Inca, a quitté une guerre fratricide pour s'insérer dans un monde où la religion tient une place qui lui parait inadmissible, un pays où les états comme les religions se livrent à des tricheries, à des tromperies, à des duperies comme à des actes de mauvaise foi. En s’appuyant sur l’Espagne du moment, il construit un nouveau monde, un nouvel empire où il prendra la place de Charles Quint et où les lignées européennes de sang bleu créeront de nouvelles filiations en y mêlant du sang inca. Laurent Binet nous entraîne dans une suite de péripéties imaginées comme une reconstruction de l’histoire, il adopte pour ce faire un style proche de la chronique historique. Cela convainc assurément bien que, parfois, le détachement imposé ne nous permet pas de nous immerger autant qu’on aurait voulu dans le monde uchronique que l’auteur a inventé pour nous.

Appréciation : 3,5/5
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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

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Laurent
La septième fonction du langage 


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