lundi 11 septembre 2017

Mémoires d'Hadrien - Marguerite Yourcenar

Mon cher Marc, Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène, qui vient de rentrer à la villa après un assez long voyage en Asie. [M.Y.]
C'est au moyen d'une longue lettre d'Hadrien à Marc-Aurèle que Marguerite Yourcenar nous fait pénétrer dans l'univers de cet empereur romain du IIe siècle. Par les yeux d'Hadrien, elle réussit à donner vie à une période particulière de l'Empire romain, elle réussit à nous faire sentir le regard qu'Hadrien porte sur sa vie. Je suis loin d'être très informé sur la période dont il est question, je ne suis pas un historien, mais je peux apprécier avec quelle minutie Yourcenar nous fait pénétrer la pensée d'Hadrien et, par là, la vie de l'Empire. Les réflexions politiques, philosophiques, poétiques d'Hadrien bien qu'ancrées dans son époque nous démontrent leur universalité et leur intemporalité, nous sommes par elles interpellés. Et l'auteure nous le rend dans un langage inégalé, dans une forme qu'on trouve peu aujourd'hui. Elle utilise une langue précise et belle, teintée d'académisme et pourtant simple. Cette écriture possède quelque chose d’envoûtant, de séduisant, d'enivrant, à la limite du langage poétique.
Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent ou plus doux que celui qui nous est donné, différent par là même, et en pratique presque inhabitable. [M.Y.]
 Au plus profond, ma connaissance de moi-même est obscure, intérieure, informulée, secrète comme une complicité. [M.Y.] 
L'ordre aux frontières n'était rien si je ne persuadais pas ce fripier juif et ce charcutier grec de vivre tranquillement côte à côte. [M.Y.]
Les musiciens se rassemblaient dans la cour plantée d'un cyprès, au pied d'une statue d'Hermès. Six ou sept seulement; un orchestre de flûtes et de lyres, auquel s'adjoignait parfois un virtuose armé d'une cithare. Je tenais le plus souvent la grande flûte traversière. Nous jouions des airs anciens, presque oubliés, et aussi des mélodies nouvelles composées par moi. [M.Y.] 
Marguerite Yourcenar nous indique dans ses Carnets de notes de « Mémoires d'Hadrien » en annexe du roman, comment ce roman historique a pris forme, comment il est né de son travail, par quels processus il a pu nous être livré et offert à notre lecture reconnaissante.
L'une des meilleures manières de recréer la pensée d'un homme : reconstituer sa bibliothèque. [M.Y.] 

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