mercredi 24 août 2016

Sucre de pastèque et La pêche à la truite en Amérique - Richard Brautigan

À Sucre de pastèque les jeux étaient faits et refaits comme ils le sont dans ma vie à sucre de pastèque. [R. B.]

Éric Plamondon avec Mayonnaise m'avait mis sur la piste. Je ne pouvais plus reculer. Il était maintenant de mon devoir de lire du Richard Brautigan. C'est Sucre de pastèque qui m'a séduit, plus que La pêche à la truite en Amérique qui est pourtant son ouvrage le plus connu. En fait j'ai débuté la lecture de ce recueil par Sucre de pastèque et j'y ai retrouvé les morceaux d'univers éclaté que Plamondon nous avait annoncés. J'ai plongé tête première dans ce conte poétique en fragments de sucre de pastèque. J'y ai trouvé des tigres parlants qui excellent en arithmétique, de vieilles truites sages, des statues légumières et des cercueils plongés au fond du ruisseau. J'y ai trouvé une poésie surréaliste proche de l'absurde et une ribambelle de belles tournures de phrases.
Parfois, je reste des heures au même endroit, presque sans bouger. (J'ai même vu le vent s'arrêter dans ma main.) [R. B.]
J'avais neuf ans et des difficultés en arithmétique. [Un zeugme de R. B.]
De son corps montait une douce odeur de sommeil. [R. B.]
Les mains. Nous sommes rentrés à Pensemort à pied, en nous donnant la main. Les mains

c'est très gentil surtout quand elles reviennent de faire l'amour.
[R. B.]
En préface à l'édition française, Michel Doury tentait de décrire la tenue de plume de Brautigan. Quand on lit cette description, on s'aperçoit qu'elle aurait très bien pu concerner l'écriture de Plamondon dans Mayonnaise.
Il procède par anecdotes, historiettes, notes que l'on imagine prises sur de petits bouts de papier retrouvés au fond des poches, et qui finissent par faire un livre, un livre avec beaucoup de blancs, des blancs qui donnent de l'air et relient ces chapitres entre eux, livre à lire en marchant, ou même en voiture aux feux rouges. [Michel Doury en préface à l'édition française de La pêche à la truite en Amérique]

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