Le monde qui pourrait être - Bertrand Russell
Vouloir échafauder en imagination un aménagement de la société humaine qui soit préférable au chaos cruel et destructeur dans lequel l'humanité a vécu jusqu'ici est loin d'être un phénomène récent: il date au moins de Platon dont la République a servi de modèle aux utopies des philosophes qui ont suivi. [B.R.]
La lecture de ce texte de Russell écrit en 1918 avant la fin de la Première guerre constitue une expérience particulière. La Révolution russe vient d'avoir lieu. Le communisme en est à ses premiers pas dans la réalité. Russell, logicien, penseur, philosophe et activiste, se penche sur le monde tel qu'il pourrait être. Il laisse libre cours à un certain utopisme et à une grande foi en l'être humain. Il lit les projets politiques que sont le socialisme, l'anarchisme et l'anarcho-syndicalisme en en évaluant la faisabilité dans un contexte idéal tout en tenant compte de la société tel qu'il la connait. Il met en lumières les divergences entre les théories en particulier en ce que sera la société après la révolution : quelle sera la place de l'état, quelle sera son rôle face aux individus, quel sera le type de démocratie? Sa lecture des dérives possibles du socialisme d'état semble prémonitoire. Paradoxalement, ces réflexions mises sur papier en 1918 donnent à penser que l'utopisme a encore un bel avenir et qu'il pourrait s'exprimer dans un certain anarcho-syndicalisme.
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