Marcel Proust ouvrit ses lourdes paupières pour révéler un regard bienveillant teinté d'une pointe d'ironie, comme s'il savait pourquoi elle était là. [A.L.]Voilà un court roman qui pourrait se situer sur un axe quelconque entre le polar, le sarcasme et le conte, s'il existe. L'auteur nous plonge d'office dans le monde des éditeurs, dans l'univers où se fait les choix de ce qui sera publié ou relégué aux oubliettes au moyen d'une courte et doucereuse lettre de refus. Ici, certains lecteurs ont pour tâche de dénicher la perle, ou du moins « tenir quelque chose ». C'est dans ce milieu parfois désabusé qu'un texte de cent soixante-dix pages fait irruption accompagné d'une lettre de présentation minimaliste: « Bonjour, je m'appelle Camille Désencres, j'espère que mon texte vous plaira. Bien à vous. CD. » La première lectrice l'identifie alors tel un ouvrage à publier de toute urgence. Une deuxième lectrice confirme le verdict et Les Fleurs de sucre débute son aventure littéraire qui le mènera jusqu'à la courte liste du Prix Goncourt. Il y a un hic, personne ne sait qui est Camille Désencres qui n'a communiqué avec l'éditrice que par voie électronique.
Parallèlement, un certain nombre de crimes commis en Normandie après la publication semblent se rapprocher étrangement de ceux décrits dans Les Fleurs de sucre. Qu'en est-il? Une enquête s'engage, enquête qui n'aura pas l'heur de soutenir tout à fait l'intrigue. Disons que le côté polar du roman n'est pas sa facette la plus réussie. On passe un bon moment de lecture, mais ce n'est probablement pas la pépite attendue. Les premières pages m'avaient amené à espérer plus.
Appréciation : 3/5
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