Nos chefs magnifiques nous avaient donné l'ordre de découvrir l'ennemi et de le détruire. [T.]Au cours des années 80, René Tardi, encouragé par son fils, couche, dans de petits carnets à anneaux, l'histoire de son expérience de guerre, de conducteur de char fait prisonnier jusqu'aux presque cinq années au Stalag IIB. Trente ans plus tard, Tardi reprend l'histoire et tente d'exprimer la colère de son père dans cette magnifique bd. C'est en fait une oeuvre magistrale qu'il nous livre ici en noir, en blanc et en émotions. Tardi s'exprime par la voix de sa représentation imaginée comme l'enfant qui écoute l'histoire de son père tout en y étant projeté. La forme et l'angle de vue de ces événements sont caractéristiques de ce que fait Tardi, il utilise la ligne claire dans un dessin simple, mais riche de détails documentés, c'est le quotidien et des personnages qui ne sont pas des héros qui occupent l'espace et le décor réaliste.
Tardi, avec cette oeuvre toute personnelle, démontre encore sa grande habileté à susciter chez moi toute une gamme d'états et d'émotions.
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Sur Rives et dérives, à propos de Tardi, on trouve :
Tardi
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Casse-pipe à la nation
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1 commentaire:
Un bon souvenir de lecture (comme de tout ce que fait Tardi, d'ailleurs). Les trois tomes de ce Stalag (que je devrais relire par pure gourmandise) possède la singularité du dialogue père/fils (comme dit ici)avant la naissance du second. J'adore.
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