Qu'est-ce que cette chose appelée jazz ?
Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment à cette question que répondent ces textes de Stanley Péan, à moins que ce ne soit de façon détournée et peut-être plus parlante, en nous faisant sentir l'époque, la société dans la marge de laquelle fourmillaient des orchestres naissants, des interprètes inspirés et des musiciens enflammés. Stanley Péan adopte un ton personnel pour nous faire vivre des parcours hors du commun, notamment ceux de Clifford Brown, de Art Blakey, de Lee Morgan, ou encore Miles Davis, des parcours qui s'expriment dans un contexte de lutte pour les droits civiques des Afro-américains, des parcours qui se sont inscrits de diverses façons dans l'histoire culturelle, que ce soit au cinéma ou en littérature. Stanley Péan rapporte dans ces quelques récits ces magnifiques croisements et interfaces entre l'histoire du jazz, l'évolution de la société et celle de la culture. Voilà donc une lecture qui s'écoute, même si parfois elle peut paraître réservée aux connaisseurs, il faut se laisser secouer par le hard bop revendicateur qui propulsait une nouvelle voix au devant de la scène.
Et pour citer le pianiste Thelonious Monk, à qui l'on doit une centaine de compositions majeures du répertoire moderne, il faut, au moment d'entamer un chorus, avant de jouer la moindre note, s'assurer que celle-ci est véritablement préférable au silence. [S.P.]
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