Il y a des blancs dans cette vie, des blancs que l’on devine si l’on ouvre le « dossier » : une simple fiche dans une chemise à la couleur bleu ciel qui a pâli avec le temps. [P.M.]Le personnage principal de ce roman, Jean Eyben, a déjà oeuvré pour une agence de détectives, l'agence Hutte (ne serait-ce pas celle qui intervient dans Rue des boutiques obscures?). Un vieux dossier peu documenté refait surface des années plus tard. C'est celui de Noëlle Lefebvre. Voilà l'occasion pour Modiano de nous faire déambuler dans un arrondissement de Paris, de nous transporter dans un univers appartenant aux années 60, de nous envelopper d'une douce mélancolie accompagnant la musique de ses mots, et, hors du temps, d'orienter nos réflexions vers les interstices de nos vies, les petits espaces par lesquels s'écoulent la mémoire et le souvenir.
Je me suis peu frotté à l'oeuvre de Modiano, mais avec cette nouvelle expérience, j'ai retrouvé le plaisir de reconnaître l'auteur qui m'avait entraîné dans une quête de soi jusqu'à la Rue des boutiques obscures à Rome.
Jamais Paris ne m'avait semblé aussi doux et aussi amical, jamais je n'étais allé si loin dans le coeur de l'été, cette saison qu'un philosophe dont j'ai oublié le nom qualifiait de saison métaphysique. [P.M.]
Et cela, je l'éprouvais chaque fois que je m'aventurais sur des chemins de traverse afin de pouvoir ensuite écrire noir sur blanc mon itinéraire, chaque fois que je vivais une autre vie - en marge de ma vie. [P.M.]
Mais vous avez beau scruter à la loupe les détails de ce qu'a été une vie, il y demeurera des secrets et des lignes de fuite pour toujours. [P.M.]
Appréciation : 4/5
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