Ce jour-là, je descendis tôt pour dîner. [N.G.]
C'est à la lecture d'un ensemble de courtes nouvelles et de fragments divers que nous convie Nicolas Guay, aussi appelé
Le machin à écrire. Ces nombreux textes avaient déjà eu droit, pour la plupart, à une publication sous forme d'article sur un blogue que je ne me lasse pas de consulter, celui de l'auteur (
http://www.machinaecrire.com). C'est ainsi que j'ai pu revisiter des versions parfois remaniées de textes déjà connus, mais cela demeure tout à fait intéressant de les voir ainsi regroupés dans cet opuscule.
J'ai notamment relu avec joie
Un sommaire exécutif où l'auteur décrit avec résignation assumée le supplice de celui qui tient le crayon et qui doit écrire et réécrire de façon toujours plus brève une analyse qu'il voulait complète et exhaustive d'une situation requérant une décision d'un cénacle composé de personnages ne voulant pas lire.
Nicolas Guay aime mettre en mots des situations absurdes en soi ou créées comme telles. Il puise à n'en pas douter dans son expérience de travail comme dans
Le beurre et l'argent du beurre où le Client Important de l'Entreprise réclame et obtient des Vendeurs à la fois le beurre et l'argent du beurre au grand dam des Ingénieurs de l'Entreprise. Il invente des contextes incongrus. C'est le cas dans cette description chimérique, sportive et délirante d'une étape du Championnat mondial de mémorisation des décimales de
pi.
J'aimerais bien avoir ce talent de raconteur d'histoires, d'inventeurs de situations, de créateurs de petits univers.
Le Machin à écrire avait également publié
L'insoutenable gravité de l'être (ou ne pas être) dédié dans ce cas à la twittérature et à des fragments encore plus courts.
Voici la quatrième de couverture de Comme un léger malentendu :
Après avoir épuisé la section Croissance personnelle de la bibliothèque de son quartier, après avoir acheté en librairie tous les volumes récents sur la question — livres pratiques, témoignages, ouvrages de vulgarisation pseudoscientifique — il tomba par hasard sur ce bouquin et décida de se le procurer, peut-être influencé par la couleur guillerette de la couverture. Il le lut d’une traite et y découvrit une cinquantaine de courts textes en prose qui le laissèrent perplexe. Ce n’est pas qu’il n’en retira pas une certaine satisfaction intellectuelle, ça lui arracha même à l’occasion un sourire, mais ce qu’il recherchait, au fond, c’était un manuel d’utilisation de la vie, un inventaire des n commandements du bien-être, un livre de recettes du bonheur, toutes choses que ce bouquin n’était pas. Malgré tout, quoique cette lecture ne lui ait pas permis d’atteindre la zénitude tant espérée, il ne manqua jamais par la suite de la recommander chaudement à ses proches, ainsi qu’à son coach de vie.
Ce recueil propose des versions revues et corrigées de textes en prose d’abord publiés par l’auteur dans son blogue Le machin à écrire, où il publie au jour le jour et depuis 2006 ses œuvres incomplètes.
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Sur Rives et dérives, à propos de Nicolas Guay, on trouve :
Guay
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Nicolas
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L’insoutenable gravité de l’être (ou ne pas être)
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Guay
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Nicolas
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La vie secrète du commis comptable
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