L'ouvrage de Yasmina Liassine déborde de citations délicieuses, de ponts entre les mathématiques et les arts, de visions larges et humaines des mathématiques, de regards vulgarisés sur la science mathématique. Yasmina Liassine illustre sa publication de toiles, de gravures, de peintures qui ont un lien qui ne soit pas du premier degré avec les mathématiques. On citera ici Queneau, Tardieu, Perec, Victor Hugo, Voltaire, mais aussi Fermat, Bourbaki, Hilbert, Platon. Ce serait un magnifique petit recueil à livrer dans le cadre d'un cours de culture mathématique.L'étude des mathématiques est une occupation inutile peut-être, mais du moins parfaitement bénigne et innocente. [G.H.Hardy]
Un blog qui, de Montréal à Bordeaux, tente de toucher toutes les rives et se permet toutes les dérives.
mardi 10 janvier 2017
Les mathématiques dans l'ensemble - Yasmina Liassine
[Archives Septembre 2003]
mercredi 4 janvier 2017
Au péril de la mer - Dominique Fortier
La première fois que je l'ai vu, j'avais treize ans, un âge dans les limbes entre l'enfance et l'adolescence, alors qu'on sait déjà qui l'on est mais qu'on ignore si on le deviendra jamais. [D.F.]
En vérité, j'avais peur, comme chaque fois qu'on revient sur les lieux de son enfance, de les trouver diminués, ce qui signifie de deux choses l'une : ou bien ils ne nous étaient apparus grands que parce que nos yeux étaient petits, ou bien nous avions perdu en route la faculté d'être ébloui, deux constatations également accablantes. [D.F.]Nous sommes devant un texte qui se situe entre le roman historique et le carnet d'écriture, entre l'aventure séculaire du Mont-Saint-Michel et l'entreprise de sa mise sur papier en forme éditée, entre l'histoire des manuscrits de la bibliothèque montoise et celle d'un cahier qui prend forme et s'étale sous la pluie. C'est l'amour des livres et de leur liberté qui unit ces deux contes, ces deux narrations, celle d'un peintre devenu copiste au Mont-Saint-Michel et celle d'une narratrice qui, aujourd'hui, en raconte l'histoire au travers celle de l'abbaye et de son sriptorium. C'est à un périple poétique que nous convie Dominique Fortier, un parcours dans les siècles du Mont-Saint-Michel, de ses diverses constructions et fonctions. J'ai bien aimé la suivre dans cette expérience.
J'ai adoré et je me promets bien sûr de lire également Du bon usage des étoiles.
Mais en vérité, il ne bâtissait pas avec de la pierre, il construisait entre les pierres. Sous la croix aux bras écartés comme la vergue d'un mât de misaine, les pierres ne servaient qu'à encadrer l'essentiel : la lumière, qui déferlait en vagues dorées dans la nef, à la fois église et navire. [D.F.]
Ainsi, pour entendre les livres, il ne suffisait pas de savoir déchiffrer les lettres, il fallait aussi savoir lire ce qui n'était pas écrit. [D.F.]
En croyant parler des autres on ne parle que de soi-même et qui pense faire le portrait d'une église ou d'une pomme se trouve encore à dessiner son propre visage sur le papier. [D.F.]
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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :
Fortier | Dominique | Du bon usage des étoiles | |
Fortier | Dominique | Les larmes de saint Laurent | |
Fortier | Dominique | Les villes de papier |
lundi 26 décembre 2016
La vie secrète du commis comptable - Nicolas Guay
Il y a des matins où l'on se lève du mauvais pied et il y a des matins où l'on voit la vie en rose. [N.G.]Nicolas Guay (Le machin à écrire) nous avait offert L'insoutenable gravité de l'être (ou ne pas être) rassemblant des formes courtes, aphorismes, maximes et fragments de twittérature. Il avait regroupé de brèves nouvelles dans Comme un léger malentendu tout en poursuivant l'écriture soutenue de son blogue. La dernière publication des éditions Le machin à écrire explore La vie secrète du commis comptable.
[...] son existence n'était plus que la répétition de processus quotidiens, hebdomadaires et mensuels découpés à l'emporte-pièce, une vie simple dont les paramètres demeuraient dans la moyenne, sans écarts significatifs. [N.G.]Nicolas Guay nous amène sur un terrain que nous ne soupçonnions pas, l'univers caché du commis comptable, au-delà des clichés, par l'entremise de six nouvelles où les protagonistes sont tous des commis comptables, un monde s'ouvre sur des vies méconnues, sur des parcours autres et plus surprenants qu'on ne le penserait.
Érik était commis comptable. Il travaillait au service de comptabilité d'un grand bureau d'ingénierie montréalais, occupant un cubicule anonyme au énième étage d'une tour du centre-ville. [N.G.]
Karl est commis-comptable dans une compagnie d'assurance. Il range des nombres, les met en ordre, en fait de belles colonnes, les additionne, les bichonne. [N.G.]
Du lundi au vendredi, tous les matins, il s'installe à son bureau dans son petit cubicule, il allume son ordinateur et plonge dans ses tableaux de nombres à deux décimales. [N.G.]Vous trouverez ici la bande-annonce de La vie secrète du commis comptable.
J'ai pris un littéraire plaisir à m'aventurer à l'intérieur de ces brefs récits de vies.
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Sur Rives et dérives, à propos de Nicolas Guay, on trouve :
Guay
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Nicolas
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Comme un léger malentendu
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Guay
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Nicolas
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L’insoutenable gravité de l’être (ou ne pas être)
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lundi 19 décembre 2016
L'immeuble Yacoubian - Alaa El Aswany
[Archives Octobre 2007]
Cent mètres à peine séparent le passage Bahlar où habite Zaki Dessouki de son bureau de l'immeuble Yacoubian, mais il met, tous les matins, une heure à les franchir car il lui faut saluer ses amis de la rue : les marchands de chaussures et leurs commis des deux sexes, les garçons de café, le personnel du cinéma, les habitués du magasin de café brésilien. [A.El A.]J'ai lu L'immeuble Yacoubian alors que j'étais en voyage à Conakry en Guinée. Cela a donné une lumière particulière sur cette lecture. Les lieux qui s'étalaient devant moi entraient d'une certaine façon en résonance avec ceux qui m'étaient livrés par la lecture. Il y avait une certaine synchronie entre ce que je voyais, je sentais et vivais, et ce que je lisais de telle sorte que la pauvreté de la terrasse de l'immeuble Yacoubian prenait une dimension différente et s'incarnait devant moi. C'est une lecture dont je garde un très bon souvenir.
mardi 13 décembre 2016
Un privé à Babylone - Richard Brautigan
Le 2 janvier 1942 m'a apporté de bonnes nouvelles et de mauvaises nouvelles. [R.B.]Un privé à Babylone, c'est un polar, mais c'est surtout un roman d'imagination, celle débridée de Brautigan qui, comme le Vian de l'Automne à Pékin, se permet des envolées qui pourraient s'approcher de la forme poétique, qui jongle avec une réalité près de l'absurde et de la déchéance et s'aventure du côté du rêve et de Babylone plus souvent qu'à son tour. C.Card, le privé en question, en est un qui parcourt sa vie en la ratant du mieux qu'il peut (sa mère en est assurée). Il habite un taudis pour lequel il doit plusieurs mois de retard, son .38 n'a plus de balles, il n'a plus d'argent pour se nourrir, mais ce soir, il a un rendez-vous avec un client alors tous les rêves sont permis.
À mon avis, l'une des raisons pour lesquelles je n'ai jamais fait un bon détective privé c'est que je passe trop de temps à Babylone. [R.B.]
Enfin, toujours est-il que c'est comme ça que ça se passe depuis huit ans, depuis 1934, date à laquelle j'ai commencé à penser à Babylone. [R.B.]
Ses mains étaient si douces qu'on aurait dit des cygnes qui faisaient l'amour par une nuit de pleine lune. [R.B.]Quelle douce lecture. Je vous souhaite de découvrir vous aussi le Babylone de Brautigan.
Il est des auteurs dont il est plus difficile de parler que d'autres, Brautigan est de ceux-là pour deux raisons : il connaît à fond l'art de susciter avec son lecteur la connivence. Et si on savait comment il y parvient, il n'y aurait plus connivence, donc son art est du truquage invisible : on ne sait pas comment il fait. [Claude Klotz]
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De Brautigan, sur Rives et dérives, on trouve aussi :
Brautigan
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Richard
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L’avortement, une histoire romanesque en 1966
| |
Brautigan
|
Richard
|
Sucre de pastèque et La pêche à la truite en Amérique
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