Découvrir un tant soit peu Emily Dickinson par les fragments de poésie en prose de Dominique Fortier, voilà un petit délice. Lorsque cela se fait dans un contexte qui permet de s'attarder sur les mots, de sentir les phrasés, d'apprécier la liberté avec laquelle l'auteure aborde la réalité, on vit alors à l'intérieur de l'imagination et de la littérature et on hume les fleurs qui accompagnaient toujours Emily. La poétesse a vécu dans un monde bien à elle, un monde qui n'existait que sur les bouts de papier recelant sa poésie, un monde qui, comme les villes fictives prenant place sur certaines cartes, n'a de réalité que sur celles-ci. Dominique Fortier nous ouvre tout en douceur et en prenant soin de respecter la tranquillité des lieux le jardin d'Emily Dickinson. À nous maintenant d'y faire nos explorations.
Dans les livres il y a d'autres livres, comme dans un palais des glaces où chaque miroir en réfléchit un second, chaque fois plus petit, jusqu'à ce que les hommes ne soient pas plus grands que des fourmis. [D.F.]
Il fait en parlant beaucoup de gestes, dont certains ne sont pas nécessaires. [D.F.]
[...] un inventaire hétéroclite qui n'était pas sans rappeler certaines des listes vertigineuses de La vie mode d'emploi. [D.F.]
Il y a des risques à côtoyer l'infini. [D.F.]
Qui a besoin de Dieu quand il y a des abeilles ? [D.F.]
J'habite une rue, deux parcs et la montagne voisine. [...] Mon Outremont est à la jonction exacte de l'an 1917 (année où a été construite ma maison) et de l'an 2017 (où j'écris ces lignes) [...]. [D.F.]
Appréciation : 4/5
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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :
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Fortier | Dominique | Du bon usage des étoiles | |
Fortier | Dominique | Les larmes de saint Laurent |
1 commentaire:
Quel roman-poème magnifique! J’en suis encore ébouie!
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