« Ce matin, soleil éclatant, chaleur; je suis monté dessiner dans les collines.» [N.B.]
Je ne sais pas avec exactitude quel est l'élément qui a fait que je ne me suis pas senti interpellé comme j'aurais pu le croire par ce classique de la littérature de voyage. Pourtant, il m'avait été chaudement recommandé, il a été maintes fois décrit comme un carnet de voyage exceptionnel, il fait partie de la bibliothèque idéale du voyageur. En ces jours où de larges contingents de peuples vivent l'errance et sont confrontés au contact de l'autre, L'usage du monde, cette description d'un voyage vers la Turquie, l'Iran et l'Afghanistan accompli en 1953 par deux jeunes suisses, aurait dû susciter mon intérêt.
Un bonheur fourbu nous faisait taire. Partout craquaient des ramures. Le monde était rempli d'arbres. [N.B.]
Est-ce la langue, la tournure des phrases, le style? Je l'ai pensé pendant un certain temps. Est-ce le sentiment que j'avais à la lecture que l'auteur conservait une distance inexplicable face à ce qu'il décrivait? Est-ce l'amalgame de petits moments, la suite de petits événements qui, à la limite, semblent indépendants? Je ne verrais pas pourquoi puisque mes lectures récentes en sont imprégnées et cela ne me gêne aucunement. Et puis, plus investi dans les derniers chapitres qui ont profité de moments de lecture intensive, je peux dire que j'en garde tout de même un souvenir positif.
Mais voilà, il y a les mouches! J'aurai longtemps vécu sans savoir grand-chose de la haine. Aujourd'hui j'ai la haine des mouches. [N.B. dans un long passage exalté à propos des mouches d'Asie]
En toute probabilité, je n'ai pas lu L'usage du monde au bon moment et dans des conditions qui m'auraient permis de l'apprécier à sa juste valeur. C'est malheureux.
Ici, prendre son temps est le meilleur moyen de n'en pas perdre. [N.B.]
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