Il y a toujours une fenêtre que je laisse ouverte pour que les Monstres puissent entrer. [L.P.]
L’auteur, Laurent Pépin, m’a offert de faire la lecture de son conte. Je l’en remercie. Je m’attendais à une oeuvre du domaine du fantastique, mais c’est à un tout autre univers dans lequel j’ai été immergé. Et puis, dès les premières pages, je n’ai pu empêcher que des souvenirs datant de près de 50 ans remontent en moi et viennent interférer ou se surimposer au texte. En effet, alors étudiant, j’ai travaillé pendant cinq années dans un hôpital psychiatrique. Cette lecture a ainsi fait renaître des images de longs corridors grisâtres, d’âmes en peine circulant en longeant les murs, de poètes déclamant des textes incompréhensibles, mais on ne peut plus ressentis lors de décompensation. Les Monuments dont parle l’auteur, je les ai côtoyés et la lecture de Monstrueuses fééries a réveillé cette vive expérience.
C'est dans un style déroutant, mais efficace que Laurent Pépin nous offre ce portrait poétique d'un monde schizophrène qui bascule entre réalité, rêve et hallucinations, un monde qui cherche à engloutir celles et ceux qui s'y frottent, un monde qui se propulse au-delà de ses limites. Voilà une nouvelle en forme de conte qui se lit comme une expérience esthétique et émotionnelle.
J’avais été embauché en tant que psychologue dans le service pour malades volubiles du Centre psychiatrique, et mon travail de recherche, au- delà des interventions à but thérapeutique, consistait pour l’essentiel à établir des ponts entre la poésie classique ou contemporaine et le contenu délirant des décompensations poétiques des patients du Centre. [L.P.]
Les saisons avaient été remplacées par l’automne. Je ne travaillais plus. Le soleil se levait à n’importe quelle heure, quand il se levait. [L.P.]
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