J'habitais dans le service pour patients volubiles depuis ma décompensation poétique. [L.P.]
Nouvelle, conte, roman court ? Peu importe ! L'Angélus des ogres de Laurent Pépin se présente comme une extension onirique de Monstrueuse féerie. Le parcours du protagoniste se poursuit. Son statut d'intervenant transite de plus en plus vers celui de bénéficiaire des services du centre psychiatrique anonyme et quasi fantasmé qu'il habite maintenant. Des monstres le hantent toujours, mais une porte s'ouvre avec Lucy, ses vibrations et ses reflets, cette thanatopractrice qui présente des crises de désespoir nocturne qui prennent des allures de banquets prodigieux autant qu'inquiétants. L'écriture poétique de Pépin ne se dément pas et il poursuit avec ce nouveau conte une exploration mythifiée et revendicatrice du monde psychiatrique. Son langage évocateur tonne subtilement.
Parmi les sanctions thérapeutiques que l’administration avait mises au point, celles que redoutaient le plus les Monuments, c’étaient les séances de cinémastoche : la thérapeute calculait la quantité de stimulations imaginaires douloureuses à leur adresser afin de corriger leurs erreurs comportementales, suivant des algorithmes impartiaux, puis façonnait des images mentales de supplice qui s’appuyaient sur les subtilités de la décompensation poétique de chacun d’eux. [L.P.]
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