Ce séjour promettait d'être calme. [S.J.]
Voilà une autofiction où Serge Joncour se met en scène. Invité par les libraires d'une petite municipalité de région forestière à devenir l'écrivain en résidence ayant la charge d'animer des ateliers et de livrer quelques conférences, l'auteur sera plongé dès les premiers instants dans un drame issu d'un fait divers, la disparition d'une figure locale attribuée à un couple de ses locataires d'un petit terrain en forêt. C'est le regard photographié de Doria, la partie féminine de ce couple marginal, qui fascinera l'écrivain. Il cherchera aussitôt à la rencontrer sans tenir compte des avis contraires de ses hôtes.On est alors entraîné dans la quête de l'écrivain, une quête qui prend une allure policière et noire, mais qui constitue en un certain sens un prétexte pour porter un regard sur une société tournée sur elle-même, une communauté qui engendre ses propres ennemis et où l'auteur, enquêteur gauche et malhabile, ne semble jamais à sa place.
Au rythme de ses incursions en forêt, l'auteur nous livre ici des descriptions naturelles et humaines parfois teintées d'ironie. Il partage également ses réflexions sur le rôle de l'écrivain, sur ses interactions avec ses lecteurs et avec le monde et cela est loin d'être la partie la moins intéressante de cette agréable lecture.
[...] lire, c'est plonger au cœur d'inconnus dont on percevra la plus infime rumination de leur détresse. Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi. [S.J.]
Faut être prudent en condamnant l'aigreur des autres, de peur d'être soi-même en train de façonner la sienne. [S.J.]
Écrire, c'est se dénoncer. [S.J.]
[...] par chance un roman n'a pas à dire la vérité, il peut bien plus que cela. [S.J.]
[...] vivre c'est être le maître de son feuilleton. [S.J.]____________________
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