Dans le silence, les lourdes portes du siècle et, avec elles, celles plus lourdes encore du second millénaire frémirent sur leurs gonds. [F.B.]
J'avais été séduit par Bouvard et Pécuchet dans sa version originale, ce projet inachevé, mais magistral de Gustave Flaubert. Voilà que le hasard de mes lectures m'amène à découvrir qu'en 1996 était parue une reprise des aventures des deux bonshommes sous la plume de Frédéric Berthet. Une réédition a été réalisée en 2014. Berthet inscrit Bouvard et Pécuchet dans un espace-temps qui se trouve à cent ans de leur continuum spatiotemporel d'origine. Et cela fonctionne. On retrouve leur enthousiasme de néophytes pour appréhender le réel du Chavignoles de 1980 en y diffusant une radiopirate, en explorant les dédales de la bourse, en s'entraînant à devenir des décideurs et des entrepreneurs, en se tournant vers la politique ou l'art d'écrire. Ils envisagent de revenir à Paris, découvrent le Minitel et le nouveau cosmopolitisme qu'il génère, se plongent dans des activités d'un centre de fitness et goûtent à tout ce qui fait le monde des années 80. Le défi était de taille, Frédéric Berthet l'a relevé de belle façon. Il a su trouver le ton juste pour faire de ce retour nettement plus qu'un pastiche.
B&P sont dans un présent perpétuel. [F.B.]
Comme le livre n’était pas tout à fait terminé, je me suis dit que ces deux personnages n’étaient pas tout à fait morts. [F.B.]
La Bêtise me suffoque de plus en plus, ce qui est imbécile, car autant vaut s’indigner contre la pluie ! [G.F.]
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