mardi 1 octobre 2024

Flaubert à la Motte-Picquet - Laure Murat

Anvers. Le métro sort de terre, survole Barbès et les voies ferrées de la gare du Nord. [L.M.]

Ce texte de Laure Murat est hors norme. L'auteure, au hasard d'un déplacement dans le métro parisien, observe un homme qui semble noter dans un carnet une liste improbable de lectures. Ce n'est pas, comme elle l'a, de façon spontanée, présumé, une liste de lectures personnelles ou de lectures à venir. C'est plutôt une énumération des lectures de ses voisins de voyage dans le métro. Cela explique l'incongruité dans la suite observée et l'alternance surprenante des titres. Séduite par l'idée, Laure Murat décide de s'y mettre et de tenter de dresser une cartographie de la lecture souterraine. Il ne faut pas y voir une étude sociologique de la lecture qui se pratique dans les rames. C'est, à mon avis, plutôt, des chroniques sans prétention sur des observations de lectures au gré de déplacements sur les diverses lignes du métro parisien, mais aussi du métro de Los Angeles (l'auteure enseigne à Los Angeles) et de celui de New York. Au-delà des commentaires sur les lectures identifiées, on trouve des remarques sur les lecteurs eux-mêmes, sur les auteurs et sur la vie qui se déroule dans les entrailles du monde urbain. C'est court, amusant et cela donne l'idée d'observer plus attentivement les habitudes littéraires de mes covoyageurs quoique dans le contexte numérique d'aujourd'hui cela soit de plus en plus difficile.

[...] le tracé du mur des fermiers généraux, élevé à partir de 1784, barrière fiscale dont l’impopularité était résumée dans cet alexandrin célèbre : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »  [L.M.]

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