mardi 26 février 2019

Sérotonine - Michel Houellebecq

C'est un petit comprimé blanc, ovale, sécable. [M.H.]
Je dois l'avouer d'office, j'ai de la difficulté avec Houellebecq.  Je reconnais la puissance de sa plume, son talent d'écriture, sa verve imaginative, et, plus d'une fois, je m'attarde sur une phrase pour y constater la beauté de la construction, le style assumé ou la potentialité poétique. Mais, et ce mais est majeur, je suis incapable de côtoyer pendant tout le cours d'un roman, soit-il merveilleusement écrit, un personnage, comme celui créé par Houellebecq, misogyne, raciste, adolescent attardé, qui ne voit une femme que comme un être voué au don de soi jusqu'à sa dissolution, comme une pourvoyeuse de sexe. Houellebecq a sur la société un regard critique et cynique, cela pourrait, en un certain sens, par sa lecture, devenir une contribution à ma perception du monde, mais cet avis critique sur la collectivité est tordu, réduit à moins que rien quand, d'un coup de plume, il crache sur la moitié du monde.
[...] les années d'études sont les seules années heureuses, les seules années où l'avenir paraît ouvert, où tout paraît possible, la vie d'adulte ensuite, la vie professionnelle n'est qu'un lent et progressif enlisement. [M.H.] 
Mais pourquoi m'entraîner vers ces scènes passées, comme disait l'autre, je veux rêver et non pleurer, ajoutait-il comme si on avait le choix [...] [M.H.]
Il était architecte, me dit-il. Un architecte raté, précisa-t-il. Enfin, comme la plupart des architectes, ajouta-t-il. [M.H.]
Toute chose existe, demande à exister, ainsi des situations s'assemblent, parfois porteuses de puissantes configurations émotives, et une destinée finit par s'accomplir. [M.H.] 

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Michel
La carte et le territoire 
Houellebecq
Michel
Les particules élémentaires 

1 commentaire:

Francine Rheault a dit...

J’ai abandonné la lecture de Soumission en 2015 pour les raisons que tu évoques à savoir son pessimisme outrancier et le rôle tout aussi outrancier dévolu aux femmes en tant qu’objet de sexe pour assouvir l’animalité de certains hommes. Je n’en pouvais plus.