C’est étrange d’avoir cette empreinte. J’ai écrasé la 4ème de couverture, il y a 10 jours maintenant. Et mon souffle est toujours aussi terreux.
L’histoire d’un
couple d’enseignants bien sous tous les angles, les rebords et les
rapports. Un modèle de normalité où tout semble bien pesé, mesuré. Rien
ne dépasse. Nadia et Ange. Même dans leurs prénoms, il y a cette
résonance.
Pourtant. Un jour. Pour rien, peut-être, les regards
extérieurs sont distants, fuyants, haineux même. Nadia et Ange
deviennent monstrueux.
La descente commence. La brume bordelaise
capture Nadia, la perd, la dissout pendant qu’Ange s’achève dans le lit
avec sa plaie gigantesque dont l’odeur me remue encore l’intérieur.
La
puissance de l’écriture de Marie N’Diaye m'entraîne au-delà des
frontières : je crois basculer sur de la SF mais en réalité c’est du
polar, non du roman noir, des recettes de cuisine non c’est pas ça, je
ne sais plus. La réalité ?
Tout dans ce livre se vit, la brume
qui gonfle dans mon ventre, les questions qui frappent mon cœur de plus
en plus fort, les personnages qui jouent des rôles aussi étranges
qu’inquiétants, les plats cuisinés au scalpel, la ville qui me pousse à
fuir mais en même temps je veux comprendre, je veux savoir.
Oui, j’ai ce
désir-là.
J’aime ce bouleversement, ce déséquilibre surnaturel, cette grâce qui fait danser les ombres épaisses entre les lignes.
Et je garde ce goût de terre dans mes yeux.
Et je garde ce goût de terre dans mes yeux.
1 commentaire:
Merci Sharlaine, pour ce commentaire de lecture. Cela correspond en tous points à ce que tu nous en disais, un livre-secousse dans la brume bordelaise, un livre qui a un gout de terre. J'aime y lire ce que tu as lu, ce que tu as ressenti, ce que tu as créé dans cette lecture. J'ai hâte de croiser moi aussi ce couple et cette écriture.
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