Devant la fenêtre, le vieux professeur cherchait dans le chuchotement des feuilles du boisé une manière de rompre le silence. [A.T.]
En prenant connaissance de ce premier roman de l'auteur Anaël Turcotte, Une sorte de renaissance, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais le lecteur en moi, toujours à l'affut d'œuvres de fiction, d'histoires imaginées, de contes inventés, a été rassasié par cette chronique d'un temps futur qui débute par le meurtre d'un mouton. Au contact d'une nouvelle lecture, mon réflexe instinctif, comme celui de plusieurs personnes probablement, est de tenter d'y découvrir des rapprochements avec des textes qui prennent place dans ma bibliothèque intérieure, dans mon histoire de lecteur. L'univers dont les contours ne sont pas précisément dessinés, cette enquête autour d'un mouton et la présence centrale d'une adolescente qui questionne la vie ne pouvaient me diriger autre part que vers Murakami. Entendons-nous, Anaël Turcotte n'est peut-être pas un écrivain japonais (comme peut le déclarer Dany Laferrière), mais j'ai retrouvé dans Une sorte de renaissance une atmosphère qui évoquait, et cela est bien personnel, le décalage subtil qu'il peut y avoir avec la réalité dans plusieurs des écrits de Murakami, et, en projetant plus loin ma lecture, quelques éléments du roman d'apprentissage.
Voilà donc un roman d'anticipation qui se déroule dans un Québec d'après la Grande Explosive, un Québec dont les grandes villes semblent abandonnées, un Québec qui s'est réorganisé en petites communes menées par le Patronat à l'aide d'un système qui s'apparentent aux castes. Dans cet univers inquiétant, la petite communauté de Monojoly est troublée par le meurtre du mouton, par l'enquête qui en découle, par une jeune fille qui refuse l'état de fait et par des ermites philosophes qui fomentent en marge un nouveau printemps. J'ai aimé m'insérer dans cette œuvre d'imagination emportant avec moi, au sortir de ma lecture, des questions et des sujets de réflexions.
C'est dans le cadre d'une opération Masse Critique au Québec du site Babelio que les Éditions Tryptique m'ont fait parvenir un exemplaire de ce roman de l'auteur Anaël Turcotte. Je les remercie.
Rien ne changeait à Monojoly, sauf les saisons et les raisons de ne rien faire. [A.T.]
Aucune obligation cruciale ne les attendait sauf le prolongement de leur vie. [A.T.]
Ainsi, ils partagèrent tour à tour leurs peurs fondamentales, leurs espoirs vis-à-vis du futur, leurs préférences, leurs joies, leurs tragédies. [A.T.]