La première fois que Caesar proposa à Cora de s'enfuir vers le Nord, elle dit non. [C.W.]
Il est difficile de décrire ce que j’ai ressenti lors de cette lecture. Je me suis plongé assez rapidement et assez intensément dans ce monde inimaginable de l’esclavage des États du Sud, monde que je connaissais de façon trop théorique. Cela aura constitué une prise de conscience, un regard plus senti sur une réalité qui ne m’était pas étrangère, mais qui ne s‘incarnait pas de façon aussi vive qu’en accompagnant, touché et bouleversé, Cora dans son odyssée, dans sa fuite, dans sa soif d’une autre vie. J’ai descendu moi aussi dans ce tunnel métaphorique où loge le chemin de fer clandestin et où le réel bouscule l’imaginaire. J’y ai suivi, haletant, la jeune Cora et Caesar quittant la Géorgie vers la Caroline du Sud et du Nord et plusieurs états, fuyant un chasseur d’esclaves, cherchant une autre vie. La littérature, par son rappel d’un passé si proche de nous et par l’écho qu’il projette dans l‘aujourd’hui, contribue, il me semble, à un éveil nécessaire, à une mémoire en action. Voilà un roman fort, un roman américain essentiel.
Le maître répétait souvent que la seule chose qui soit plus dangereuse qu'un nègre avec un fusil, leur dit-il, c'était un nègre avec un livre. [C.W.]
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