En ce temps-là, j'aimais vivre ma vie comme un roman d'espionnage. [T.H.]Quelque part entre la nouvelle et le roman se situe la novella. Ici, on aurait une délicieuse novella qui se déroule dans le monde de l'art contemporain et qui se prend pour un polar ou un roman d'espionnage. On se laisse rapidement prendre par ce jeu qu'instaure le personnage principal qui consiste à s'imaginer comme acteur d'une intrigue impliquant filatures et services secrets. Puis, les aléas du quotidien du photographe d'art viennent, au détour d'expositions hors norme, attester le jeu de rôle qu'il s'imposait. Dans des cadres totalement inusités ont lieu des manifestations artistiques relevant du domaine de l'installation, manifestations sous la gouverne d'une mystérieuse galeriste aussi éphémère dans sa présence que les œuvres qu'elle promeut sans pourtant en autoriser la photographie.
On se laisse agréablement mener par une écriture allègre faite de phrases courtes comme pourrait l'imposer l'intention de style. Voilà donc une joyeuse lecture qui me laisse découvrir un auteur dont je ne connaissais pas la plume.
Manzoni [...] pratiquait une forme de radicalité. Elle travaillait avec peu de moyens et sans souci de se faire une place sur le marché de l'art. [...] elle professait une théorie de l'effacement. Visites sur invitation seulement. Pas de catalogues. Pas de site web. Pas de page Facebook. Jamais de photos des expos, défendu, verboten. Une exposition ne devait pas laisser d'autre trace que le souvenir d'une expérience dans la mémoire de ses visiteurs. [T.H.]
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