Je m’en vais, dit Ferrer, je te quitte. [J.E.]
Voilà un auteur qui m'intrigue. Je n'avais lu de lui que son dernier roman Vie de Gérard Fulmard, ce récit d'un parcours d'antihéros. J'aime la façon qu'utilise Echenoz pour me raconter des histoires et j'ai retrouvé cette manière avec Je m'en vais, un roman légèrement décalé, une fuite en avant ou au bout du monde, un roman où l'aventure est minimale, mais l'écriture optimale et légèrement teintée d'ironie. C'est autour de Ferrer, un artiste déchu reconverti en galeriste spécialisé en art contemporain, un cinquantenaire qui vit une rupture et des moments difficiles que s'articule la trame de ce roman. Entouré de collaborateurs peu éclatants, il envisage une possibilité de se refaire avec une quête nordique vers l'art inuit. Il ira sur place et dans le froid recueillir des oeuvres oubliées. Puis, au retour de ce périple, l'enchaînement déraille et le détour se fait plus long. C'est à travers des aventures amoureuses et les déboires d'une enquête que le protagoniste chemine sa vie et la fuit dans un même temps. J'ai aimé suivre ce parcours inhabituel et ma lecture aura été joyeuse et intéressée.
Soit un lapin terrorisé courant au point du jour à toute allure sur une vaste surface plane herbeuse. [J.E.]
Le corps se transforme en passant une frontière, on le sait aussi, le regard change de focale et d'objectif, la densité de l'air s'altère et les parfums, les bruits se découpent singulièrement jusqu'au soleil lui-même qui a une autre tête. [J.E.]
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