vendredi 26 février 2021

Ce qu'ici-bas nous sommes - Jean-Marie Blas de Roblès

Ce mémoire est une mise en forme de mes carnets de route destinée, sur la suggestion du professeur Binswanger, à mettre un peu d'ordre dans le chaos de mes souvenirs. [J.M.B. de R.]
Voilà une magnifique expédition dans un monde improbable, une errance encyclopédique dans un univers en marge du réel, une incursion dans l'imagination fertile d'un ethnographe baroque. Jean-Marie Blas de Roblès, celui-là même qui nous avait livré L'île du point Nemo, nous entraîne ici dans une exploration anthropologique relevant du fabuleux, de la chimère ou de la curiosité excentrique, une invention cocasse où chaque détail est relevé avec grand souci. On s'engouffre avec le protagoniste dans le trou noir délimité par Zindãn et son dieu vivant Hadj Hassan. On est propulsé hors du temps, dans un monde n'appartenant à aucune époque, même si son charme et son esthétique semblent provenir des encyclopédies du dernier siècle avec des illustrations et des collages de la main de l'auteur qui nous propulsent dans la poésie de leurs légendes. Placé dans un état d'ouverture approprié, on pourra accueillir au mieux cette expérience hors du commun qui se joue en deux temps, le premier comme une errance ou un périple de découverte dans cette invraisemblable oasis, le deuxième, quarante ans plus tard, se remémorant le premier et cherchant à en faire l'inventaire, dans une clinique sur les rives d'un lac chilien.

J'ai adoré ce voyage.
[...] après tout ce que j’ai raconté de mon séjour jusqu’alors, peut-être puis-je suggérer ici avec moins d’incongruité le postulat auquel je m’accrochais pour ne pas devenir fou: sous tous ces aspects, Zindan était un monde à coefficient de rationalité variable en fonction des individus, ce qui est à la rigueur admissible, mais aussi du temps et de l’espace. [J.M.B. de R.]

* Sur France-Culture, on trouve une intéressante entrevue de Jean-Marie Blas de Roblès à l'émission La salle des machines animée par Mathias Énard : https://www.franceculture.fr/emissions/la-salle-des-machines/jean-marie-blas-de-robles-diane-meur.  

Appréciation : 4,5/5

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi : 

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Là où les tigres sont chez eux

24/09/2021

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L’île du point Nemo

04/01/2021


2 commentaires:

Susane Duchesne a dit...

Il est sur ma table de chevet. Ton commentaire me donne vraiment envie de le commencer au plus tôt. J’avais aussi été charmée par Là où les tigres sont chez eux.

Jean-Luc Raymond a dit...

Heureux que mon commentaire puisse être utile. Si *Là où les tigres sont chez eux* est du même acabit, je suis assurément partant. Merci de la suggestion.