samedi 14 mars 2020

Marx dans le jardin de Darwin - Ilona Jerger

Charles, au moment où il aperçut ces trois silhouettes près de la clôture, était en train de réfléchir à ce que pouvait ressentir un Accenteur mouchet, Prunella modularisquand il copule en un dixième de seconde plus de cent fois par jour. [I.J.]
En 1881, Charles Darwin a 72 ans, il habite la campagne voisine de Londres et sa santé est précaire. L'Origine des espèces publié il y a plus de 20 ans en a fait un homme célèbre. Ses théories ont été notamment reprises par les libres-penseurs de l'époque qui y voient une démonstration scientifique de l'inexistence de Dieu. Darwin ne va pas si loin même si ses croyances chrétiennes sont depuis longtemps ébranlées.

En 1881, Karl Marx a 63 ans, il habite un quartier populaire de Londres et sa santé est précaire. Philosophe, théoricien des mouvements ouvriers, historien et économiste, il a publié le premier tome de son oeuvre majeure, Le Capital. Il connaît l'oeuvre maîtresse de Darwin pour l'avoir lu et établit un rapprochement avec le matérialisme historique

Ilona Jerger, auteure allemande, a trouvé dans ce hasard de l'histoire le sujet de son premier roman. Elle imagine donc un lien entre ces deux grands personnages. Ce lien s'inscrit sous les traits du Dr Beckett qui visite l'un et l'autre pour veiller sur l'évolution de leur état respectif et qui se met à rêver à l'organisation d'une rencontre entre les deux esprits que sont Marx et Darwin. Au-delà de Beckett, c'est l'auteure et nous, ses lecteurs, qui souhaitons cette improbable rencontre, ce choc entre science et théorie politique.

Ainsi, l'imagination d'Ilona Jerger est au service d'un nouveau regard sur la fin de vie de ces deux initiateurs de révolutions. Les biographies s'entrecroisent avec le roman et des débats d'idées en naissent. L'auteure, dans une annexe bienvenue, fait la part des choses et établit ce qui repose sur la réalité et ce qui est de son cru.

Voilà une lecture qui a été fort agréable.
Puisqu'il se plaignait de douleurs de part et d'autre de l'épigastre, juste sous les côtes, le Dr Beckett lui palpa plusieurs fois l'hypocondre, sans rien trouver de pathologique. [I.J.]

Appréciation : 4/5 

Aucun commentaire: