Frac noir et haut-de-forme cabossé, Ernest tenait les rênes avec la maîtrise des vieux cochers qu'aucune rosse n'avait pris au dépourvu. [D.G.]C'est la rencontre de deux hommes dans un univers clos, celui d'un hôpital psychiatrique en Allemagne en 1917. L'un de ces hommes est un clone de Georg Cantor (mathématicien décédé en 1918, il avait notamment travaillé sur la théorie des ensembles, les ensembles infinis et les nombres transfinis). Guedj, pour se garder la distance voulue pour rédiger un roman, n'a pas mis Cantor en scène, mais son double. La rencontre du mathématicien avec un anarchiste français, soldat par surcroît, n'a peut-être eu lieu que dans l'imagination de l'auteur, mais elle est la source d'une discussion qui prend place lentement dans le roman. Lentement, donc, s'amorcent les préludes d'une histoire de la découverte, ou serait-ce l'invention, des transfinis. Parallèlement, on verra ce qui tourmente ces deux hommes qui, finalement, ont peut-être plus en commun qu'ils ne le croyaient.
Guedj atteint ici un niveau d'écriture intéressant qui se dégage suffisamment de l'histoire pour être attrayant.
L'essence des mathématiques, c'est la liberté. [Georg Cantor]
Il ne faut pas qu'on nous chasse du paradis que Cantor a créé pour nous. [David Hilbert]
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