À droite de mon bureau il y avait une fenêtre, une des cinq grandes fenêtres en trois pièces sur la rue. (J.R.)Publié dans la collection Fiction & Cie du Seuil, cet Impératif catégorique n'a de lien avec Kant que son titre et le devoir qu'a l'auteur à se livrer à un double projet poétique et mathématique. Ce récit autobiographique constitue l'une des «branches» de l'aventure humaine de Jacques Roubaud. Amorcée avec Le grand incendie de Londres, ce projet se prolonge dans plusieurs ouvrages. Roubaud y raconte au moyen de ce qu'il appelle des «momentsproses» un parcours d'écriture et de recherche mathématique. il décrit en portant un regard critique, mais aussi nostalgique, son accession à la carrière mathématique, sa rencontre avec Jean Bénabou et la théorie des catégories, son travail de chercheur pour donner un cadre mathématique à la linguistique chomskienne, son incursion dans l'univers bourbakiste. Il nous livre aussi des sonnets et ses premiers écrits poétiques.
Roubaud nous parle de sa conversion à la théorie des catégories. Il mentionne toutefois que «les catégoriciens [ont fait] figure de secte dans la communauté mathématique». Abstract nonsense disent certains. «Et quels théorèmes démontre-t-on avec çà?» disent d'autres.
Cette lecture m'a replongé dans un univers où la mathématique constituait le centre de mon monde. C'était il y a quelques décennies.
Est-ce que j'ai mentionné que Jacques Roubaud était un oulipien?
______
On peut lire aussi, sur Images de mathématiques, un texte que Jacques Roubaud a dédié à un portrait du mathématicien-catégoricien Jean Bénabou : http://bit.ly/2RQKmsV.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire