À son entrée dans Concarneau, Flaubert crève de sommeil et de faim. [A.P.]Après Le vol de la Joconde ou Marx dans le jardin de Darwin, notamment, je poursuis mes lectures d’œuvres où l’auteur s’inspire de faits véridiques et historiques pour créer une trame, des dialogues, des moments qui n’ont peut-être pas existé dans la fenêtre d’espace-temps que nous occupons, mais qui, on peut imaginer, occupent une place dans l’un ou l’autre des univers parallèles créés par diverses bifurcations de la réalité. Cette fois-ci, c’est Alexandre Postel qui nous fait vivre l’une des dernières saisons de Gustave Flaubert. Il est las, inquiet par certains problèmes financiers, en panne d’écriture, sa santé est fragile, il demeure triste, mélancolique. Il quitte vers la mer, pour s’y baigner et partager de bons moments avec son ami Georges Pouchet, un naturaliste qui a monté, à Concarneau, un petit laboratoire de dissection d’animaux marins.
Même agitée, la mer accorde toujours le repos à celui qui la regarde. [A.P.]Flaubert s’abandonne, puis, au gré des marches et des baignades, une certaine énergie semble revenir. Elle fait revivre les idées qui lui permettront de se remettre à l’écriture d’un conte, au moyen d’ajouts et de corrections multiples. Ce sera donc les premières versions de La Légende de saint Julien l'Hospitalier et un retour sur l’histoire des deux bonshommes que sont Bouvard et Pécuchet.
Son pas est lent, son souffle court, et son esprit, loin de s’ouvrir aux forces et aux flux du monde, se resserre sur les menus accidents du chemin, une racine glissante, une roche instable, une ronce à écarter. [A.P.]Postel rend avec grâce ces instants dans la vie de Flaubert et son écriture permet de nous plonger nous-mêmes dans ces moments bretons, sentir l’air salin et voir l’inspiration renaître sous la plume du maître.
Appréciation : 4/5
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